La sécurité énergétique de la Chine et ses choix stratégiques

| Auteur:Ma Jingpeng | Publié le:2024-03-12

  Généralement, la notion de sécurité énergétique désigne trois choses : la garantie d’approvisionnement énergétique, la sécurité environnementale qui en découle et l’efficacité énergétique. Dans le monde d’aujourd’hui, la sécurité énergétique est considérée comme une condition préalable à la sécurité économique d’un pays. En tant que le plus grand des pays en voie de développement, la Chine accorde une attention plus particulière à sa sécurité énergétique et au choix de ses stratégies énergétiques dans le contexte de la mondialisation.

  Au fur et à mesure de la croissance continue de l’économie chinoise, la demande énergétique a fortement augmenté dans toutes les régions du pays, de sorte qu’est apparu un grave déséquilibre entre l’offre et la demande énergétiques. Celui-ci est l’une des menaces principales qui pèsent sur la sécurité et le développement économiques de la Chine. Or, dans le contexte actuel de la mondialisation, la sécurité énergétique d’un pays n’est plus un problème économique : c’est aussi un problème touchant aux domaines politique et militaire. La sécurité énergétique est liée non seulement au déséquilibre entre l’offre et la demande d’un pays et à l’interdépendance entre celui-ci et le reste du monde, mais aussi à l’influence diplomatique et militaire du pays en question dans les régions riches en ressources. Par conséquent, comment assurer efficacement la sécurité énergétique pour garantir la sécurité économique du pays est devenu une préoccupation majeure de la Chine d’aujourd’hui.

  Compte tenu de la conjoncture économique et politique actuelle sur la scène internationale, la sécurité énergétique de la Chine, si nous la considérons d’un point de vue à long terme, comprend au moins cinq aspects importants :

  Primo, la sécurité d’approvisionnement énergétique. Bien que le volume global des ressources énergétiques de la Chine atteigne 4 000 milliards de tonnes équivalent charbon, la situant au troisième rang mondial, la consommation par habitant reste encore très faible comparée au niveau moyen mondial. Les réserves de charbon de la Chine occupe la troisième place mondiale, après la Russie et les Etats-Unis, mais la consommation de charbon par habitant ne représente que 42,5% du niveau moyen mondial. Les ressources pétrolières pouvant être régulièrement exploitées sont de 11,49 milliards de tonnes, ce qui permet à la Chine de se placer à la neuvième place mondiale, mais la consommation de pétrole par habitant occupe seulement la quarante et unième place sur le plan mondial. Jusqu’à la fin de l’année 2002, les réserves prouvées de gaz naturel de la Chine ont été de 2 560 milliards de m3. Les réserves restantes sont de 2 020 milliards de m3, la situant au dix-septième rang mondial, mais la consommation par habitant ne représente que 5% de la moyenne mondiale.

  Il est à noter que la Chine est non seulement un pays souffrant d’une pénurie de ressources, mais encore un pays au sein duquel l’efficacité d’utilisation des ressources reste faible et le problème du gaspillage des ressources est très grave. Selon les estimations, la consommation d’énergie par unité de PIB de la Chine est 4 fois plus élevé que celle des Etats-Unis, 7 fois plus élevé que celle de la France et 14 fois plus élevé que celle du Japon, tandis que la consommation de pétrole par unité de PIB de la Chine représente environ 130% de celle des Etats-Unis et 200% de celle du Japon.

  Secundo, la sûreté des prix de l’énergie. L’énergie n’est pas un produit comme les autres : un conflit politique, quelle que soit son envergure, un ouragan même peuvent tous avoir des effets importants sur les prix de l’énergie. En tant que grand pays consommateur d’énergie, la Chine n’est pas encore entrée dans le système mondial de fixation des prix énergétiques, ce qui lui a fait subir un traitement injuste. En outre, le marché à terme de produits énergétiques, qui forme et influence le mécanisme de fixation des prix énergétiques, vient à peine d’émerger en Chine : il n’est pas encore capable de peser vraiment sur les prix de l’énergie. C’est ainsi que la Chine se trouve dans une position passive dans l’importation des ressources énergétiques (marchandises à terme et marchandises disponibles) et est obligée d’accepter les prix déterminés par les marchés de l’énergie étrangers. Cette situation pénible est défavorable à la Chine. Sur le marché international du charbon, les quatre principaux prix normatifs du charbon sont déterminés par les pays développés tels que les Etats-Unis, le Japon et par les Etats de l’Europe du Nord-Ouest. Sur le marché international du pétrole, à cause de l’Asian Premium, la Chine est obligée de dépenser une somme de 1 milliard de dollars américains supplémentaires par an. En raison de l’augmentation du volume d’importation du pétrole et de la hausse des prix du pétrole, la Chine sera confrontée à un accroissement sensible de ses dépenses. Par conséquent, la forte hausse du cours du pétrole sur le marché international aura aussi des effets importants sur la sécurité économique du pays.

  Les réserves énergétiques de la Chine destinées à amortir les effets des fluctuations des prix énergétiques internationaux ont été mises en place il y a très peu de temps. Les principales réserves de pétrole se situent dans des champs pétrolifères et ne correspondent qu’aux besoins de 5 à 7 jours. Les quatre réserves stratégiques de pétrole au niveau national viennent d’être mises en service et ne peuvent pas encore jouer pleinement leur rôle. On estime que les réserves de pétrole des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne et de la Corée du Sud peuvent répondre respectivement aux besoins de 158 jours, de 161 jours, de 127 jours et de 74 jours. Les réserves de charbon de la Chine ne suffissent que pour 8 à 10 jours. On voit par là que la faiblesse des réserves énergétiques est un gros souci pour les Chinois, surtout si d’autres pays se mettent à profiter du problème énergétique pour menacer l’économie chinoise.

  Tertio, la sécurité de l’environnement au cours de la consommation énergétique. La consommation énergétique en Chine recourt excessivement au charbon. C’est là un problème de longue date. En 2000, les parts de la production et de la consommation de charbon brut dans la production globale énergétique ont été respectivement de 67,2% et de 67%. Or le charbon constitue une source de pollution considérable. En 2000, la consommation de charbon du secteur de l’électricité a occupé environ la moitié de la production de charbon. La même année, le volume global d’émission de SO2 a été de 16 153 200 tonnes, et le volume d’émission de SO2 des secteurs de production et d’approvisionnement de l’électricité, du gaz et de l’eau a été de 7 072 292 tonnes, soit 43,8% du total. Jusqu’en 2000, les pluies acides ont couvert pas moins de 30% de la superficie totale du territoire chinois, de sorte que 2/3 des villes chinoises n’ont pas atteint les normes de qualité atmosphérique et que 70% des cours d’eau des villes touchées par les pluies acides ont été pollués. En outre, l’exploitation, le transport et la transformation du pétrole et du gaz portent aussi atteinte à l’environnement. Par conséquent, l’utilisation de l’énergie propre et la protection efficace des écosystèmes devront être inscrites à l’ordre du jour en vue de réaliser le développement durable de l’économie chinoise.

  Quarto, la sécurité du transport d’énergie. Prenons l’exemple du transport du pétrole, il dépend principalement des transports maritime et ferroviaire. Le détroit d’Hormuz, le cap de Bonne-Espérance et le détroit de Malacca constituent les principales voies maritimes pour le transport du pétrole. 85% du pétrole importé par la Chine passe par le détroit de Malacca. Comme une attaque surprise contre les installations de production et de transport de pétrole est un nouveau moyen des terroristes et que le détroit de Malacca constitue l’un des seize nœuds stratégiques sur les grandes routes maritimes contrôlés par l’armée américaine, la voie de transport pétrolier pourrait être coupée en raison de problèmes politiques et d’une attaque terroriste, ce qui pourrait menacer la sécurité énergétique de la Chine.

  Quinto, le problème sécuritaire lié à la Recherche et au Développement (R&D) dans les domaines de la prospection, de l’exploitation et de l’utilisation des ressources énergétiques. Pour soutenir le développement durable de l’économie nationale, la sécurité énergétique doit comprendre également la capacité de R&D et d’innovation en matière de sciences et technologies énergétiques. Si le charbon était utilisé efficacement en produisant moins de polluants dangereux, si l’énergie nucléaire était utilisée dans l’automobile et l’avion, et si on découvrait de nouvelles ressources minérales, tout cela augmenterait le coefficient de sécurité énergétique. En comparaison avec des géants transnationaux tel que BPShell, les investissements de la Chine dans la Recherche et le Développement énergétiques sont encore insuffisants. On peut dire que le retard relatif des technologies chinoises en matière d’énergie constitue un obstacle majeur à l’augmentation de la capacité d’approvisionnement en énergie.

  LES Choix stratÉgiques de la Chine

  L’énergie est le véritable moteur de l’économie et du développement social. Comme la consommation énergétique en Chine est entrée dans une période de croissance rapide, il nous faudra adapter les stratégies de développement durable en matière d’énergie et mener à bien la prospection, l’exploitation, la production et l’utilisation efficace des ressources énergétiques pour garantir le développement stable et à long terme de l’économie nationale. Conformément aux cinq volets significatifs de la sécurité énergétique susmentionnés, les choix stratégiques pour la Chine devraient comprendre les cinq objectifs suivants :

  I. En comptant sur nos propres forces, nous nous appliquerons à développer de nouvelles ressources énergétiques et à économiser l’énergie.

  1) Pour assurer sa sécurité énergétique, la Chine devra suivre à long terme le principe de « compter sur ses propres forces » dans le domaine de l’approvisionnement énergétique. Pour ce faire, il faudra tout d’abord renforcer la prospection et l’exploitation des ressources énergétiques à l’intérieur du pays, surtout celles des eaux territoriales (l’énergie renouvelable extraite du milieu marin). Nos stratégies viseront à continuer à prospecter les régions de l’Est, à accélérer l’exploitation des ressources énergétiques de l’Ouest et à développer activement l’énergie des mers, de manière à maintenir la croissance stable de la production énergétique. Ensuite, il nous faudra développer de nouvelles ressources énergétiques, par exemple l’accélération du développement de l’énergie nucléaire et, dans le même temps, étudier et utiliser l’énergie renouvelable, par exemple l’énergie solaire et l’énergie de la biomasse.

  2) Donner la priorité aux économies d’énergie, en augmentant le taux d’utilisation de l’énergie. Premièrement, transformer l’exploitation extensive en l’exploitation intensive et accorder à l’économie d’énergie une place plus importante dans les stratégies de développement économique et social. Deuxièmement, développer activement les mesures techniques pour économiser l’énergie et renforcer la transformation technologique des entreprises à haute consommation d’énergie en augmentant dans de fortes proportions le taux d’utilisation énergétique. Troisièmement, recourir aux moyens économiques et administratifs (investissement, fiscalité, prix et lois) pour encourager les économies d’énergie et mettre fin à l’utilisation inefficace des ressources énergétiques.

  II. Participer à la concurrence, s’efforcer d’occuper une place favorable dans la fixation des prix et mettre en place le système national de réserves stratégiques.

  1) Par le commerce énergétique, acheter directement les ressources énergétiques de l’étranger ; Investir activement à l’étranger pour participer à l’exploitation des ressources énergétiques étrangères ; Construire les bases de production énergétique outre-mer en vue d’obtenir un approvisionnement stable en énergie.

  2) La participation de la Chine à la concurrence sur le marché international énergétique vise non seulement à mettre fin au monopole énergétique des grandes puissances occidentales, mais aussi à jouer un rôle plus important sur le marché international en matière de prix d’achat et de volume d’achat. En ouvrant le marché à terme de produits énergétiques, la Chine pourrait obtenir le droit d’élaboration des règles de marché, ce qui lui permettrait de pouvoir exercer une influence importante sur le prix international. C’est ainsi que la Chine parviendra à sauvegarder ses droits et intérêts dans l’importation des ressources énergétiques. Si les prix des produits énergétiques à terme de la Chine faisaient partie des prix énergétiques internationaux et devenaient une référence importante de ceux-ci, les prix du commerce énergétique de la Chine pourraient s’affranchir du contrôle des capitaux internationaux.

  3) Accélérer la mise en place d’un système national de réserves stratégiques énergétiques. Nous avons déjà mentionné la situation actuelle de réserves énergétiques de la Chine. Il sera donc nécessaire d’élaborer un système rationnel de réserves énergétiques. Dans le même temps, il conviendra de répartir les réserves dans les différentes régions du pays : d’une part, cela permettra à ces régions d’utiliser facilement les ressources dont elles ont besoin ; d’autre part, cela pourra prévenir efficacement une attaque armée. En outre, il faudra procéder à une planification minutieuse pour garder sous scellés certains puits de pétrole et bassins houillers bien choisis, ce qui sera plus sûr pour se prémunir contre la guerre éventuelle.

  4) Renforcer la recherche scientifique sur l’économie énergétique et augmenter la capacité de prévision des tendances d’évolution des prix énergétiques. Cela comprend non seulement la prévision quantitative des données, mais encore la prévision qualitative des situations macroéconomiques et politiques sur les plans national et international.

  III. Réajuster la structure de la consommation énergétique et promouvoir la protection de l’environnement.

  1) Réajuster la structure de la consommation énergétique et développer les technologies du charbon propre. Nos stratégies de développement énergétique devront être basées sur le charbon, tout en accordant la priorité à l’électricité, sans oublier de développer les nouvelles ressources énergétiques. Cela exige de nous le réajustement et l’optimisation de la structure énergétique ainsi que le développement et la généralisation des technologies du charbon propre, en vue de protéger au maximum l’environnement naturel.

  2) Augmenter la proportion de la consommation d’énergie nucléaire et promouvoir la stratégie de substitution énergétique. L’énergie nucléaire est une source d’énergie durable et de haute efficacité, qui n’émet aucun gaz à effet de serre. L’expérience montre que le développement nucléaire est un choix très important pour réduire la dépendance énergétique du pays et pour garantir sa sécurité énergétique. L’accélération du développement de l’énergie nucléaire revêt donc une importance majeure tant pour avancer la stratégie de substitution énergétique selon le principe de « propreté, sécurité et efficacité », augmenter le taux d’autosuffisance énergétique et protéger efficacement l’environnement, que pour assurer au pays un approvisionnement sécuritaire et durable en énergie.

  IV. Harmoniser les relations avec certains pays, renforcer la coopération et protéger les voies de transport énergétique.

  1) Coordonner les relations avec certains pays et éviter les conflits politiques et militaires. Si la Chine veut travailler de concert avec les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), la Russie et les pays africains en vue de l’exploitation et de la production pétrolières de grande envergure, elle devra impérativement coordonner les relations avec ces pays et régions et se garder de se trouver dans une situation défavorable.

  2) Renforcer la coopération dans le domaine énergétique et protéger les voies de transport énergétique. La Chine devra participer par étapes et de manière active aux systèmes de coopération internationaux et régionaux dans les domaines de l’économie et de l’énergie et elle devra aussi élargir les échanges et la coopération dans le domaine du pétrole. En ce qui concerne le transport énergétique dans le cadre du partenariat pétrolier avec la Russie, outre le transport maritime des régions côtières de l’Est, la Chine devra tenir compte des transports par chemin de fer et par oléoduc. Pour le transport maritime dans le détroit de Malacca, la Chine devra resserrer ses relations de coopération avec la Malaisie, l’Indonésie et les pays de l’ASEAN en vue de contrecarrer les tentatives d’intervention de grandes puissances dans ce détroit.

  V. Accroître l’investissement et augmenter le niveau technologique.

  1) Accroître l’investissement dans la recherche et le développement de l’énergie et améliorer les technologies énergétiques. Résoudre les problèmes liés à la prospection, à l’exploitation et à la production des ressources énergétiques et à la sécurité d’approvisionnement énergétique doit recourir aux technologies avancées. Il faudra renforcer la recherche et le développement des technologies énergétiques, accélérer l’application des technologies de pointe et augmenter la capacité de développement des installations énergétiques importantes.

  2) Augmenter la capacité d’innovation autonome et assurer la sécurité énergétique du pays. Nous devrons veiller à renforcer les investissements dans la R&D pour réaliser des percées majeures dans le domaine des technologies clés. La priorité sera donnée aux technologies du charbon propre, aux technologies nucléaires, aux technologies d’automobile utilisant de nouvelles ressources énergétiques, aux technologies des énergies renouvelables et aux technologies destinées à l’économie d’énergie. En outre, il faudra promouvoir la coopération étroite entre la Chine et d’autres pays du monde dans le domaine énergétique. Pour les projets de la recherche et du développement énergétiques qui demandent plus d’investissement et présentent des risques élevés, il conviendra de recourir à un modèle de “partage des risques et des bénéfices” et d’augmenter notre capacité d’innovation autonome des technologies énergétiques, ce qui nous permettra d’assurer la sécurité énergétique sur le plan technologique.

  Depuis le 7 décembre 2009, le Sommet international de Copenhague attire l’attention du monde. Les 191 pays invités plus le Danemark, se sont réunis en vue de conclure un accord mondial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour remplacer le protocole de Kyoto. Les limites d’émission de carbone ont renforcé l’exigence de développement des nouvelles technologies énergétiques. C’est ainsi que l’économie à faible consommation de carbone est devenue la tendance générale du développement économique mondial. L’économie à faible consommation de carbone est un modèle économique qui encourage l’utilisation efficace de l’énergie, le développement de l’énergie propre et la recherche d’un PIB “vert”. En tant que le plus grand des pays en développement, la Chine s’est engagée à protéger le climat avec un objectif chiffré de 40 à 45% de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB d’ici 2020, et ce par rapport à 2005. Selon le XIe Plan quinquennal de la Chine, la consommation d’énergie par unité de PIB en 2010 sera réduite d’environ 20% par rapport à 2005. Jusqu’en avril 2009, on a arrêté 83 groupes de générateurs thermiques de petites dimensions, dont la puissance ne dépasse pas 200 000 de kW et on a recouru davantage à l’énergie éolienne, à l’énergie solaire, à l’énergie hydraulique et à l’énergie nucléaire pour satisfaire la demande croissante en électricité. La Chine continuera à fermer des groupes de générateurs thermiques de petites dimensions et à renforcer ses investissements dans les nouvelles ressources énergétiques. Dans une série de politiques récemment adoptées, l’énergie nucléaire a été fortement recommandée, ce qui marque la détermination de la Chine à développer vigoureusement cette nouvelle énergie dans les 20 à 30 années à venir. L’industrie nucléaire chinoise devra non seulement assurer l’approvisionnement énergétique à l’intérieur du pays, mais aussi contribuer au développement économique du monde.

  

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