Les nouveaux défis auxquels la Chine est confrontée dans les négociations climatiques internationales et les contre-stratégies

| Auteur:Liu Xuelian, Tan Guizhao | Publié le:2024-03-12

   Résumé : depuis le lancement de la plate-forme de Durban, les négociations internationales organisées autrefois sous la forme dite de « double voies » sont dès lors de type mono-axial. Les pays développés et ceux en voie développement doivent baser leur négociations relatives au mécanisme international de lutte contre le réchauffement climatique sur l’unique plateforme et la donne des négociations climatiques a évolué. Dans ce contexte, la Chine doit faire face à l’évolution des opinions de la communauté internationale sur son statut d’un pays en voie de développement et à une nouvelle interprétation du principe de « responsabilités communes mais différenciées » suivi constamment par elle, du fait que tous ces changements peuvent avoir un impact sur la position chinoise dans le monde et sur ses intérêts. Par conséquent, elle se doit d’un côté d’assurer ses droits à la parole dans l’élaboration du mécanisme international du climat et de participer activement à la réforme et à la construction de ce mécanisme pour que celui-ci soit adapté aux objectifs de développement à moyen et long terme de la Chine, et de l’autre côté d’assumer ses responsabilités de la réduction d’émission afin de contribuer au traitement climatique international, ce qui fera de la Chine un grand pays responsable. 

  Introduction de l’auteur :  

  Liu Xuelian, féminine, née en 1965 dans la province du Jilin, professeur de l’école d’administration de l’Université du Jilin, directrice de thèse qui se spécialise dans l’étude de la globalisation et de la gouvernance mondiale ; 

  Tan Guizhao, féminine, née en 1989 dans la province du Shandong, aspirant-chercheuse qui étudie la globalisation et la gouvernance mondiale à l’école d’administration de l’Université du Jilin.  

  Les changements climatiques constituent le plus grand problème environnemental actuel qui touche le monde entier et sont un défi que toute l’humanité doit relever ensemble. L’effort d’un seul pays n’est pas suffisant pour résoudre ce problème et la coopération efficace de toute la communauté internationale pour procéder à un traitement conjoint reste la seule voie. Au cours des années précédentes, deux conférences sur le traitement climatique méritent notre attention : la Conférence de Durban sur les changements climatiques en 2011 et la Conférence de Doha en 2012. Ces deux conférences ont changé la donne de négociations en matière de changements climatiques et ont indiqué les changements tendanciels du mécanisme de traitement climatique. Ces derniers, en apportant un grand défi à la Chine, exercent une grande influence sur l’image et le statut international de celle-ci.  

  I. L’émergence du problème 

  Dans la communauté internationale, sur les problèmes des changements climatiques, plusieurs tours de négociations ont été organisées et ont abouti à des résultats fructueux tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le Protocole de Kyoto de la CCNUCC ainsi que la Feuille de route de Bali. Un ordre relativement satisfaisant dans ce domaine a été établi. Dès le début, les discussions sur les changements climatiques s’organisent autour de deux sujets importants : premièrement, comment faire diminuer l’émission des gaz à effet de serre dans les pays développés, deuxièmement, comment aider les pays en voie de développement à mieux concilier les contradictions entre la protection de l’environnement et le besoin du développement. Ce qui a abouti à la formation d’un échiquier Sud-Nord basé sur le principe des responsabilités communes mais différenciées entre les pays développés et ceux en voie de développement. Ce principe a été fixé par CCNUCC et par le Protocole de Kyoto et a été appliqué dans les négociations ultérieures. En 2005, la Conférence de Montréal a fixé le mécanisme de débat à deux voies et la conférence de Bali en 2007 a fait un effort pour le concrétiser : le groupe de travail sur les actions de coopération à long-terme contre le changement climatique (AWG-LCA) dans le cadre de CCNUCC et le groupe de travail sur les futurs engagements des parties de l'annexe I du protocole de Kyoto (AWG-KP) ont été organisés successivement et en 2009 la Convention de Copenhague a prolongé la validité de la feuille de route de Bali, assurant ainsi la continuité de la forme de négociation à double voie. Bien qu’il existe des points controversés entre les pays en voie de développement et les pays développés sur le principe des responsabilités communes mais différenciées, celui-ci est respecté dans son ensemble.  

  Du 28 novembre au 9 décembre 2011, la 17e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques s’est tenue à Durban, dans l’est de l’Afrique du Sud. Durant cette conférence, le Groupe de travail spécial de la plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP en anglais) a été organisé pour remplacer AWG-KP et AWG-LCA, et ces deux groups de travail ont cessé d’exister après la Conférence de Doha sur le climat qui s’est tenue du 26 novembre au 7 décembre 2012. Depuis lors, les négociations climatiques internationales se dérouleront sur la voie unique. Sur la plateforme de Durban, les négociations se sont engagées autour de quatre sujets principaux : le statut juridique de la convention internationale sur le climat post-2020, les principes directeurs de négociation pour la plateforme de Durban, le cadre de négociation de la plateforme et les thèmes de discussion ainsi que les moyens et les méthodes auxquels on peut recourir pour affronter les changements climatiques. Et cette plateforme se caractérise principalement par la participation en même temps des pays développés et des pays en voie de développement pour établir un système unifié de réduction des émissions polluantes. L’établissement de la plateforme de Durban conduit à une réorganisation de la donne des intérêts pour différents pays et chaque pays s’efforce de maintenir et d’élargir son propre intérêt en adhérant à une coalition d’intérêt. Simultanément, les divergences des principales coalitions d’intérêts dans les discussions sont devenues de plus en plus approfondies et la donne internationale de négociation est en constante évolution. Selon Monsieur Hong Yuan du Centre de recherche des Affaires internationales de Shanghai, la donne actuelle de la Nord-Sud sera progressivement remplacée par la confrontation entre les grands pollueurs et les pays moins pollueurs.  

  La Chine suit de très près les changements climatiques. Elle était l’un des états contractants de CCNUCC depuis 1992 et a adhéré au Protocole de Kyoto le 11 décembre 1997. Pour faire face aux changements constants du climat dans le monde, la Chine a mis sur place plusieurs projets de résolution tels que le Programme national contre les changements climatiques de Chine publié en juin 2007 par la Commission nationale du Développement et de la Réforme, Programme sur les travaux d’économie d’énergie et de diminution des rejets polluants rendu public en décembre 2007, Notification sur le lancement d’essai de la construction des provinces et des villes à faible consommation d’énergie fossile d’août 2010 ainsi que le Programme sur les travaux sur l’économie d’énergie et la réduction des rejets polluants au cours du XII plan quinquennal, le programme de travail sur le contrôle d’émission de gaz à effet de serre publiés par le gouvernement chinois en 2011. Au cours des négociations climatiques internationales, la Chine représente toujours les intérêts des pays en voie de développement et défend l’autorité du principe des responsabilités communes mais différenciées fixé par la CCNUCC. Elle insiste sur le fait que les pays développés doivent assumer les principales responsabilités et doivent aider les ceux en voie de développement à lutter contre les changements climatiques. En tant que force importante dans les négociations, G77+Chine est devenue une forme de coopération qui a jeté une base solide sur laquelle se fonde l’échiquier Nord-Sud. Néanmoins, au fur et à mesure du développement de l’économie chinoise, la Chine est devenue la deuxième économie mondiale et le premier consommateur du charbon. Même au sein du groupe des pays en voie de développement, les avis sont divergents sur l’identité de la Chine, et cette divergence d’avis est encore plus évidente sur la plateforme de Durban. Comme une nouvelle force importante, la Chine va sûrement jouer un rôle prépondérant dans le processus de la reconstruction de l’ordre international sur le climat, d’ailleurs, elle va relever les défis que ce  

  II.les nouveaux défis que la Chine va relever dans l’évolution de la donne des négociations climatiques internationales.  

  La conférence de Durban en 2011 et celle de Doha en 2012 ont montré que l’échiquier des négociations climatiques internationales est en train de connaître un changement qui a un impact important sur l’identité et le statut de la Chine et va apporter des défis que la Chine ne saurait contourner. Sur le plan des négociations climatiques internationales, la Chine devra faire face à deux défis principaux : le premier consiste en la réaffirmation du statut de la Chine dans le monde par les pays en voie de développement y compris la Chine elle-même, le second consiste à défendre le principe des responsabilités communes mais différenciées.  

  1.Le défi lancé par la réaffirmation du statut de la Chine dans le monde.L’affirmation du statut de la Chine par l’alliance des pays en voie de développement constitue une assurance importante qui va lui permettre de retrouver sa place originale dans la nouvelle situation. Selon le constructivisme, la formation du statut d’un pays dans un groupe dépend de quatre variables : l’interdépendance, la communauté de destin, le degré d’homogénéité ainsi que la capacité de l’autocontrôle. Au tour des sujets tels que la consommation du carburant, le transfert des techniques, le soutien financier, les pays en voie de développement et ceux développés jouent chacun son jeu politique. Afin de défendre leurs intérêts et leur droit de développement, une alliance composée de pays en voie de développement a été organisée afin de négocier avec les pays développés. À l’époque, quoique différents groupes d’intérêts comme BASIC et l’alliance des pays-îles existent au sein de l’alliance de pays en voie de développement, celle-ci reste très unie du fait qu’elle doit affronter une forte pression venant des pays développés. La Chine est un grand pays en voie de développement dont les intérêts essentiels et l’aspiration sont en conformité avec les autres pays du même type, donc elle défend les intérêts des pays en voie de développement. C’est la raison pour laquelle le statut de la Chine est reconnu par les autres pays en voie de développement et vice versa.  

  Cependant, avec la montée en puissance de la Chine et la renégociation des règles du jeu ont accentué les divergences dans les intérêts entre la Chine et certains pays en voie de développement. Les problèmes essentiels sont les suivants : 1. une grande différence existe et continue à s’accentue au sein des pays en voie de développement du point de vue des émissions polluantes. L’émission importante du CO2 en Chine et en Inde aggrave la situation difficile des pays insulaires et des plus pauvres. 2. Des pays développés exigent que les grands pays en voie de développement deviennent contributeurs sous prétexte que l’économie soit bien développée dans ces pays. Apparemment, cette exigence s’adapte à l’aspiration des pays pauvres, mais en réalité, celle-ci a pour objectif de diviser les pays au sein de l’alliance des pays en voie de développement. 3. Il existe des divergences entre les pays émergents. Le Brésil était le premier dans le monde à développer l’énergie biologique, donc sa structure des ressources énergétiques est la meilleure parmi les pays du groupe BASIC. La protection de la forêt amazonienne est le plus souci pour ce pays, ce qui est différent des autres pays du groupe. Les émissions du gaz à effet de serre n’occupent que 1% du volume mondial en Afrique du Sud. Par conséquent, ce dernier s’efforce d’améliorer son image dans le monde et de solliciter plus d’aides financiers pour les pays africains. En conclusion, la Chine et l’Inde doivent supporter une plus grande pression en raison de leur grand volume d’émissions du CO2.  

  Dans les négociations climatiques internationales, la Chine se place au rang des pays en voie de développement, et ce pour 2 raisons : d’un côté, cette prise de position peut être expliquée par une mesure de sa propre puissance économique ; de l’autre côté, c’est une identité collective due à la réaction de la Chine accompagnée des autres pays en voie de développement face à la grande pression des pays développement. Sur cette identité collective, une alliance des pays en voie de développement se présentant par le groupe de 77 pays + Chine est formée. Selon les théories du constructivisme, l’identité collective est une identité sociale qui peut se produire dans l’interaction. Et cette identité, quoique préexiste dans la pensée, n’a du sens que d’avoir été confirmée par d’autres, c’est-à-dire que c’est la société qui pourrait lui attribuer du sens.  

  Les discussions basées sur la plateforme de Durban ont lancé deux défis à la Chine en matière de réaffirmation de son identité : premièrement, l’échiquier Nord-Sud pourra-t-il continuer à exister ? Serait-il convenable de continuer à diviser les pays en deux groupes, à savoir le groupe des pays développés et celui des pays en voie de développement. Bien que les négociations fondées sur la plateforme de Durban n’aient été démarrées qu’en 2012, l’éclatement et la réorganisation des deux camps ont déjà commencé à la suite de deux ans de développement. Par exemple, l’UE a formé une alliance avec des pays en voie de développement en vue de demander aux pays émergents de respecter les objectifs chiffrés de la réduction des émissions polluantes. Cela montre que le critère traditionnel selon lequel les pays développés et ceux en voie de développement appartiennent aux différents camps n’est plus à la mode. Deuxièmement, le camp des pays en voie de développement pourra-t-il continuer à reconnaître l’identité collective de la Chine ? Si l’opinion sur l’identité de la Chine est déviée et que les autres pays considèrent la Chine comme une grande pollueuse plutôt qu’un pays en voie de développement, la Chine sera progressivement isolée et devenue un concurrent pour eux. Comme ce qu’a souligné Alexander Wendt, l’identité n’est pas qu’une question de choix, elle est imposée par d’autrui. À ce titre, même si un pays veut se débarrasser d’une image imposée sur lui, il n’y arrivera pas du fait que les autres pays, en voulant défendre leur propre identité, l’empêcheront.  

  À travers ces analyses, nous pouvons constater que la macrostructure des négociations climatiques internationales et la microstructure au sein de l’alliance de pays en voie de développement diminuent la possibilité pour la Chine d’obtenir un soutien par l’interaction basée sur son identité du pays en voie de développement. Quoique l’impression de la Chine sur sa propre identité n’ait pas encore évolué, celle-ci ne se réalise plus par l’intermédiaire de l’interaction entre la Chine et les autres pays en voie de développement. En conclusion, la pression que la Chine peut sentir vient des changements de la structure du concept des autres pays. Ce qui montre le fait que bon gré mal gré, le statut de la Chine a changé dans le monde et elle doit assumer plus de responsabilités. 

  2. Le « principe des responsabilités communes mais différenciées » se voit être interprété autrement. Selon les constructivistes, la structure de la politique internationale est le fruit de l’interaction sociale et l’État n’est pas un sujet stagnant mais un acteur actif. À leur yeux, la structure signifie une compréhension dans l’ensemble, les concepts communs constituent une caractéristique majeure dans la formation d’une structure et l’identité est à la fois un concept commun et une propriété de l’individu, elle est construite par la structure. Le principe des responsabilités communes mais différenciées est un concept commun issu de l’échiquier Nord-Sud dans les négociations climatiques internationales. Selon ce principe, les pays développés, qui ont émis une quantité très importante de polluants dans le passé et dont la quantité de polluant émis par personne très élevée, doivent prendre des mesures devant les autres pour réduire l’émission et offrir de l’aide financière et technologique aux pays en voie de développement pour que ces derniers puissent s’adapter aux changements climatiques. Ce principe reflète les divergences entre les pays développés et ceux en voie de développement, mais grâce à lui, ces derniers ont pu trouver un refuge institutionnel qui arrête les devoirs des pays développés. Malgré des défis qui apparaissent sans cesse, ce principe a pu être respecté dans les négociations climatiques internationales en profitant de la stabilité relative de l’échiquier Sud-Nord.  

  Les constructivistes ont indiqué que lorsque l’acteur redéfinit son identité et ses intérêts, la structure sera modifiée. Sur la plateforme de Durban, que ce soit les pays développés ou les pays en voie de développement, ils doivent procéder à des modifications de leur identité en fonction de leurs besoins. Cependant, du fait que la transformation des identités des pays-négociateurs est en cours et que le futur échiquier n’a pas encore formé, le principe en question va être en changement constant pour s’adapter à l’identité et aux intérêts des acteurs. Par contre, dans un système unifié, entre les pays en voie de développement et les pays développés la ligne de partage en matière de réduction de l’émission des polluants devient floue et on peut remarquer une convergence des responsabilités. D’où vient la plus grande différence, puisque dans l’échiquier Sud-Nord, on souligne le côté différencié alors que sur la plateforme de Durban on met l’accent sur le côté commun… L’établissement de la plateforme de Durban signifie qu’après une vingtaine d’années de travail, les négociations reviennent sur le point de départ, celui de la redéfinition du concept des responsabilités communes mais différenciées basée sur un document juridique commun.  

  Au cours de deux décennies écoulées, la Chine a toujours été bénéficiaire et défenseur de ce principe. Mais la redéfinition de celui-ci annonce des changements dans les négociations sur le climat au niveau des règles du jeu, c’est-à-dire au niveau de la structure du concept commun. Ces changements vont faire perdre non seulement le contrepoids aux pays en voie de développement dans leurs négociations avec les pays développés, ils vont accélérer le changement de la position et de l’identité de la Chine. Donc c’est un défi majeur pour la Chine de trouver un moyen pour faire en sorte que le principe des responsabilités communes mais différenciées soit toujours en vigueur.  

  III. Quelques propositions sur les défis que la Chine doit relever  

  Comment faire face aux défis lancés par les négociations climatiques internationales ? Il est d’importance majeure de connaître les spécificités de la question sur les changements climatiques qui est une question publique mondiale où la vie et le développement de l’humanité sont en jeu. Partant, il ne s’agit pas là d’une question d’intérêts interétatiques, il s’agit de la morale, de la responsabilité, du devoir… Si un pays ne voit que l’intérêt pour omettre ses devoirs et ses responsabilités devant les changements climatiques, il fera l’objet de critique venant de la part de la morale et ses images ainsi que son statut dans le monde seront endommagées. Par conséquent, la Chine doit prendre conscience des spécificités des changements climatiques afin de jouer un rôle d’initiateur, d’améliorer l’image du pays et de renforcer sa force d’influence.  

  1.Assumer activement les responsabilités relatives à la réduction des émissions de polluants pour sortir la Chine de la passivité. D’abord, la Chine doit assumer activement ses responsabilités relatives à la réduction des émissions de polluants. Au cours de 3 décennies écoulées, la Chine a connu des progrès éblouissants. En 2010, elle a supplanté le Japon pour devenir la deuxième économie mondiale. La montée en puissance de la Chine lui permet de faire face au problème des changements climatiques. En même temps, elle doit reconnaître que dans une certaine mesure, la revendication des pays développés et de ceux en voie de développement est raisonnable. Ils souhaitent que la Chine puisse assumer une plus grande responsabilité. Ensuite, en tant que grande pays en voie de développement dont l’économie est relativement puissante, la Chine peut aussi apporter le soutien énergique pour aider les pays pauvres à mieux s’adapter aux changements climatiques. Un grand pays responsable se doit de contribuer à la solution des problèmes issus des changements climatiques. 

  Il est de notoriété que l’essor économique a fait de la Chine le premier grand pays émetteur de CO2. En 2005, la Chine est devenue le premier émetteur du carburant. Par conséquent, la Chine se voit obliger de réduire les émissions du gaz à effet de serre. Par contre, si la Chine ne prend pas de mesures plus actives et plus positives, les divergences entre les pays en voie de développement vont encore être aggravées et cela a pour effet de rendre la Chine encore plus isolée qui doit faire face à une pression de plus en plus grande venant de l’extérieur. Dans les compétitions liées à la construction d’un nouvel ordre climatique international, celui qui est au plus haut sommet de la morale peut s’assurer l’initiative. En conséquence, la Chine doit envisager les changements de sa position avec lucidité et comprendre les facteurs raisonnables et transformer activement sa vision pour assumer les responsabilités proportionnelles à sa puissance nationale.  

  Néanmoins, cela ne signifie pas que la Chine doive assumer aveuglement ses responsabilité. Au contraire, elle doit régler ces problèmes en prenant compte de ses réalités du développement économique. Il existe encore un grand écart entre la Chine et les pays développés, donc c’est irréaliste si on demande à la Chine de réduire considérablement ses émissions polluantes comme les pays développement. En ce qui concerne les négociations climatiques internationales, M. Xie Zhenghua, directeur adjoint de la Commission nationale du développement et de la Réforme a souligné qu’il faut prendre en compte à la fois l’intérêt de toute l’humanité et l’intérêt de chaque pays pour en trouver un point d’équilibre et c’est là où se réside l’essentiel. Pour la Chine, il est primordial de trouver ce point d’équilibre entre l’intérêt national et celui de l’humanité dans les négociations climatiques internationales. Il faut assurer ses responsabilités mais aussi éviter de se faire extorquer par certains pays.  

  2. Promouvoir la coopération internationale avec des pays principaux en prenant des mesures actives. Comme les problèmes mondiaux sont corrélatifs les uns les autres, le problème mondial du climat ne peut pas être complètement résolu par l’effort d’un seul pays mais il faut dépendre des efforts conjugués de la société internationale. Sur le changement climatique mondial, d’un côté, en tant que grande émettrice de carbone, la Chine doit prendre activement des mesures en mettant en place le sens de la civilisation écologique pour associer étroitement le problème de climat et les stratégies nationales de développement et pour atteindre l’objectif de réduction des émissions; d’autre côté, la Chine doit promouvoir activement les échanges et la coopération entre les pays. D’après la Déclaration conjointe sino-américaine sur les changements climatiques proposée par les États-Unis et signée par la Chine et les États-Unis en avril 2013, ces deux pays doivent prendre des mesures appropriées à l’intérieur du pays et s’engager dans de grandes coopérations. Ces deux pays doivent également promettre d’établir un groupe de travail sur le changement climatique. Toutes ces mesures sont favorables à réduire la pression sur la Chine dans les négociations internationales sur le climat. De plus, ces mesures ont offert des conditions favorables à la Chine de tirer des expériences américaines en matière de traitements du réchauffement climatique. Dans le futur, la Chine devra contribuer à intégrer la coopération entre les deux pays en matière de climat dans le travail diplomatique sino-américain. 

  Comme on le sait, le changement climatique mondial est déjà un défi que toute l’humanité doit relever, ce qui sans aucun doute jette des bases de la coopération internationale, mais n’assure pas la formation automatique de cette coopération. « Logiquement, les problèmes mondiaux ont offert à la coopération internationale la nécessité et l’urgence, mais ils ne peuvent pas aboutir directement à la réussite de la coopération entre les pays en ce matière. » a indiqué en 1968 Garrett Harding, un scientifique anglais, dans son article la tragédie causée par des terres publiques publié dans Sciences, un magazine très connu aux États-Unis. Par conséquent, la Chine, les États-Unis et l’Union européenne ne peuvent promouvoir la coopération internationale que par prendre l’initiative de mesures et les activer. La Chine doit être active à cet égard. 

  3.Profiter de la croissance du droit à la parole pour promouvoir la formation du mécanisme international du climat qui conforme aux propres intérêts. Dans le contexte d’évolution de la donne des négociations internationales sur le climat, la Chine est obligée de former une identité semblable à une grande émettrice de carbone tandis que sa vraie identité, un pays en voie de développement, n’a jamais changé. La Chine est toujours et restera à long terme un pays en voie de développement. Au cours de l’élaboration du mécanisme international du climat dans le futur, « la Chine doit prendre une part active à la réforme et à l’établissement du système mondial du traitement, et l’adapter aux objectifs de développement à moyen et long terme de la Chine ». Le problème climatique est non seulement un problème public, mais aussi un problème d’une nature géopolitique parce que la consommation de carbone est liée directement au développement économique d’un pays. Alors, « le problème climatique n’est plus simplement un problème environnemental, mais un problème de < politique supérieure > qui implique la stratégie du développement économique et social des pays, le choix de la voie du développement des pays, le régime et les normes internationaux ainsi que la coopération ou le différend entre les pays. » Tous les pays se jettent dans les enjeux politiques en matière de règles sur le changement climatique. Avec la fermeture des négociations du Protocole de Kyoto, la Chine joue un rôle clé qui attire toutes les attentions dans les négociations internationales sur le climat. L’élévation du statut de la Chine y fait croître son droit à la parole et lui offre sans aucun doute une occasion excellente. La Chine doit en bien profiter afin de conformer plus le mécanisme international sur le climat dans le futur à ses propres intérêts. 

  Tout d’abord, soutenir le principe de « responsabilités communes mais différenciées » comme le principe directeur des négociations de la plate-forme de Durban, parce que ce principe assure la réalisation du bien-être des pays en voie de développement. Bien que le changement de la donne des négociations climatiques internationales lance un défie à la mien en pratique de « responsabilités communes mais différenciées », Il ne faut pas tenter de nier complètement ce prince dans le processus de la formation du nouveau mécanisme. Si la Chine, en tant que pays en voie de développement, voudrait protéger ses intérêts, le plus important c’est d’assurer la validation de ce principe dans les négociations climatiques internationales du futur. Deuxièmement, le statut juridique des traités internationaux sur le climat après l’année 2020 consiste un sujet très important dans les discussions sur la plate-forme de Durban. Il est d’une grande importance pour la Chine de défendre le statut juridique de « Convention » et de « s’opposer à ce que tous les contractants assument les responsabilités de la même nature juridique ». Un document contractuel ayant la même force de loi pour tous les États-contractants signifie que la Chine va assumer la même responsabilité de diminuer l’émission avec les pays développés, et qu’il nuira gravement les intérêts nationaux de la Chine et voilera également le principe de justice et le principe de responsabilités proportionnelles à la capacité dans les négociations internationales sur le climat. Finalement, « le Plan d’action de Bali, après des négociations intensives de 5 ans, a porté ses fruits : un mécanisme international de la coopération s’est établi pour résoudre les problèmes de futurs engagements des parties de la deuxième période du Protocole de Kyoto, de ralentissement, d’adaptation, de financement, de technique, etc. ».[19]Ces mécanismes sous la forme de « double voie » protègent déjà les intérêts des pays en voie de développement tandis que les pays développés, en considération de leurs intérêts, ne veulent pas améliorer ces mécanismes d’une part; d’autre part, quant aux contenus imparfaits dans les cadres de AWGKP et de AWG-LCA, ils préconisent de les discuter sur la plate-forme de Durban. Par conséquent, dans le processus du futur mécanisme climatique international, la Chine devra non seulement promouvoir l'amélioration des mécanismes coopératifs originaux, mais aussi empêcher les pays développés de renégocier des fruits existants sur la plate-forme de Durban, ainsi que protéger activement le mécanisme fondamental de coopération internationale autorisé par le Plan d’action de Bali. 

  D’après la théorie du constructivisme, chaque pays peut jouer plusieurs rôles et agir différemment selon les rôles. Des rôles concernés ne sont activés que dans un contexte spécifique. Le changement de la donne des négociations internationales sur le climat va durer longtemps et va exercer des influences sur le réajustement de l’identité chinoise pour une longue période. Dans les négociations internationales sur le climat, la Chine, d’une part, doit bien profiter de la puissance pour gagner plus de droit à la parole, faire preuve d’initiative au plus haut degré, prendre des mesures concrètes pour améliorer l’environnement climatique ainsi que renforcer l’influence nationale; d’autre part, il faut chercher activement une balance entre les intérêts nationaux et mondiaux, défendre les intérêts nationaux et ceux des pays en voie du développement, pousser les pays développés à assumer plus de responsabilité, en même temps, en tant que pays émergent et pays responsable, la Chine doit contribuer à réaliser les intérêts mondiaux. Le changement de la donne des négociations internationales sur le climat guidé par la plate-forme de Durban est une opportunité mais aussi un défi pour la Chine. Dans les négociations internationales sur le climat à venir, la Chine devra se rendre compte des influences apportées par l’identité, saisir les opportunités et affronter les défis. 

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