| Auteur:Li Qiqing | Publié le:2024-03-12
Il faut être très circonspect s’agissant d’un tel problème sérieux, qui devrait se fonder sur une approche matérialiste historique. Car la question est très complexe, et c’est seulement avec du temps et de la patience, sans aucune précipitation, que l’on pourra juger de la place et du rôle de Mao dans l’histoire de la Chine et dans l’histoire mondiale. Il ne faut pas non plus tomber dans le piège, qui consiste à laisser la droite exploiter des erreurs reconnues par la gauche. Il y a un dicton chez nous qui dit : « Les aigles volent parfois plus bas que les poules, mais les poules n’arrivent jamais à la hauteur des aigles ». On ne doit pas laisser les poules pérorer. On voit bien ce qui s’est passé dans l’ex-URSS : la dénonciation de tous les « crimes du passé » a abouti à un résultat catastrophique, la désagrégation et l’affaiblissement du pays. Heureusement nous n’avons pas fait de même. Il fallait bien établir un bilan provisoire, mais nous avons essayé de peser les termes de la balance. Et nous considérons que les mérites de Mao l’emportent de beaucoup sur ses erreurs, qui ne sont pas liées seulement à des facteurs personnels.
Voici quelques têtes de chapitre qui peuvent servir à l’établissement d’un bilan:
Mao et son époque:
Il faut situer Mao dans son époque. Depuis la guerre de l’opium, la Chine était devenue un pays semi-féodal et semi-colonial, connaissant des agressions incessantes de la part des pays impérialistes, des guerres continuelles entre seigneurs de guerre, la cruelle exploitation économique et l’oppression politique des propriétaires fonciers et du capitalisme compradore. C’est le PCC avec à sa tête Mao qui a libéré le peuple chinois des trois montagnes qui pesaient sur lui.
Mérites de Mao:
Il a été l’un des fondateurs du PCC et de l’armée populaire. Il a défini une ligne correcte pour la révolution chinoise, c’est ce qu’on appelle “l’encerclement des villes par les campagnes”. Il a mené la Longue marche, un déplacement stratégique pour sauver l’armée rouge. Il a gagné, secondé par ses compagnons d’armes, la guerre antijaponaise et la guerre civile. Il a unifié le pays et chassé Chiang Kai-shek. Il a édifié le socialisme après la fondation de la République populaire, solidement établi sa base économique. Il a ouvert la Chine: établissant des relations diplomatiques avec la France, les Etats-Unis et le Japon. Il a créé une défense nationale indépendante, disposant de la bombe atomique, ce que la Chine n’avait jamais connu dans son histoire. Il a développé le marxisme: allier sa vérité universelle avec la pratique concrète chinoise.
Erreurs de Mao:
Fausse appréciation de la situation du pays; maladie infantile du communisme, le Grand bond en avant, la commune populaire. Transformation trop hâtive en propriété d’Etat des entreprises industrielles et commerciales des capitalistes nationaux. Mouvements politiques trop fréquents axés sur la lutte de classe. Déclenchement de la Révolution culturelle dont il a fini par perdre le contrôle. Bouleversements continuels de la superstructure tout en s’écartant de l’infrastructure, ce qui allait à l’encontre des principes du marxisme.
Causes de ses erreurs:
Causes personnelles : manque d’expérience de l’édification du socialisme. Eloignement, lors de sa viellesse, des réalités et des masses populaires. Volontarisme. Mao, comme tout homme, ne fut pas infaillible. Il ne fut ni Dieu, ni prophète. Mais on ne peut lui imputer toutes les erreurs commises, il faut en trouver les causes profondes, et en tirer des leçons instructives.Causes sociales: La Chine a été pendant cinq mille ans une société féodale. Les vestiges et l’influence de la petite propriété étaient omni-présents. La Chine a sauté la phase du capitalisme et est entrée directement dans le socialisme. Or on ne peut pas faire disparaître du jour au lendemain tous ces vestiges. Le système démocratique laissait à désirer. On ne saurait donc faire porter la responsabilité d’un certain nombre d’erreurs, impensables dans les pays avancés de l’Occident, à Mao tout seul.
Mao et sa pensée:
La pensée de Mao n’appartient pas qu’à lui. C’est la cristillation de la sagesse du Parti et des masses populaires. Ses pensées sont passées par les épreuves de l’histoire. C’est une richesse pour nous et nous ne pourrons en aucun cas les abandonner. Nous n’avons pas complètement renié Mao et sa pensée, sinon nous aurions risqué d’emboiter le pas à l’URSS. Une Chine désagrégée et disloquée signifierait une terrible régression, et constituerait aussi une menace d’instabilité pour le monde. Les auteurs de la biographie de Mao (Chang et Halliday) sèment le trouble, non sans intention, mais nous gardons l’esprit lucide. Nous avons confiance en nous même. Nous nous en tenons à ce qui a réussi à la Chine. Nous ne laisserons pas d’autres que nous dicter leur loi. Nous croyons que l’histoire prouvera que nous avons raison. Naturellement, nous apprenons modestement auprès des autres pays. La pensée de Mao est ouverte.
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