Li Ying:Rétrospective des congrès du Parti communiste chinois

| Auteur:Li Ying | Publié le:2023-01-10

Hong Ting Forum

 

Rétrospective des congrès du Parti communiste chinois

 

Par Li Ying

Département de recherche II

Institut de recherche sur l’histoire et la littérature du Parti relevant du Comité central du Parti communiste chinois

 

Les Statuts du Parti communiste chinois stipulent : « L’organe de direction suprême du Parti communiste chinois est son congrès national et le Comité central issu de celui-ci. » Connaître l’histoire des congrès du PCC nous permet de mieux comprendre l’histoire du PCC.

 

I. Les rôles du congrès national du Parti.

 

Pendant les cent années de son existence, le Parti communiste chinois a tenu 20 congrès nationaux, dont le premier remonte à juillet 1921. On peut dire que chacun de ces congrès a été convoqué à un moment clé, quand la situation du Parti prenait une tournure décisive. Il en a profité pour décider quel drapeau brandir, quelle voie emprunter, quel état d’esprit adopter et quels objectifs poursuivre. La plupart de ces congrès ont parfaitement rempli leur fonction, se sont penchés sur les questions d’importance capitale et immédiate, adopté des décisions justes ou relativement justes, jouant  de ce fait  un  rôle très important dans le développement du PCC.

Le congrès national du PCC joue surtout les cinq rôles suivants.

1) Passer en revue le passé, faire le bilan de ses expériences et unifier les vues.

Lors de chaque congrès, le chef du Parti présente au nom du Comité central issu du congrès précédent un rapport, compte rendu de ce qu’ont fait le Parti et l’État durant l’intervalle des deux congrès. Le rapport le plus ancien dont nous disposions est celui fait par Chen Duxiu en juin 1923,lors du IIIe Congrès du PCC. Depuis la réforme et l’ouverture et à partir du XIIe Congrès, le rapport politique présenté à chaque congrès consacre sa première partie au bilan du travail réalisé depuis le congrès précédent.

Le camarade Mao Zedong a dit : « Nous survivons parce que nous savons faire le bilan de nos expériences. » Savoir tirer les leçons, ne croire qu’à la vérité et corriger de son propre chef ses fautes, voilà une bonne tradition et une méthode de travail que le PCC a toujours honorée . Le fait que le rapport présenté au congrès national consacre sa première partie, qui est aussi la plus importante, à l’évocation et au bilan du travail réalisé prouve que les communistes chinois respectent telle quelle l’histoire, assument entièrement la responsabilité de elurs actions, et comprennent l’importance d’unifier leur pensée et de faire converger leurs forces.

2) Définir les programmes d’action sur la base des analyses et études faites sur la conjoncture mondiale ainsi que la situation du pays et du Parti.

Dans son histoire, le PCC a su la plupart du temps bien profiter de ses congrès nationaux pour établir des politiques réalistes et pragmatiques avec l’appui des analyses et jugements pertinents faits sur la situation et en réponse à l’appel du temps et aux exigences du développement, de manière à faire bien avancer tout ce qui concerne la révolution, l’édification et la réforme. Les congrès du PCC tenus pendant la période de la révolution de la nouvelle démocratie, à l’exception du Ve, ont chacun émis un jugement correct sur la situation d’alors. Pendant la période de la révolution et de l’édification socialistes, lors de son VIIIe congrès, le PCC a donné une  appréciation correcte de l’évolution de la situation et  des principales contradictions à l’intérieur du pays à la suite de l’achèvement de la transformation socialiste. Pendant la réforme, l’ouverture et la modernisation socialiste, le PCC a annoncé, lors de son XIIIe congrès, que le socialisme chinois se trouvait encore au stade primaire, ce qui a jeté une base sur laquelle les congrès ultérieurs du Parti s’appuieraient dans  leurs analyses et jugements de la situation du Parti, de la Chine et du monde. En tenant compte des changements profonds et complexes intervenus dans le monde et en Chine, le XVIIIe Congrès du Parti a conçu un plan scientifique visant à construire une société de moyenne aisance et procédé à une planification générale qui a conduit le socialisme à la chinoise aux nouveaux succès. Quant au XIXe Congrès du Parti, il a indiqué le nouveau positionnement historique de notre développement et précisé les principales contradictions dans la société chinoise, en annonçant les politiques fondamentales consistant à poursuivre et promouvoir le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère.

Après l’ouverture du XIXe Congrès du Parti le 19 octobre 2017, le journal francophone La Liberté a publié un article qui dit : « L’ouverture du XIXe Congrès du PCC annonce que, dans les 15 voire 30 ans à venir, la Chine avancera suivant la pensée sur le socialisme aux caractéristiques chinoises de la nouvelle ère.

3) Élire l’organe dirigeant central du PCC.

Le congrès national du Parti a pour mission importante d’élire l’organe dirigeant central. Cet organe de direction suprême du Parti, élu pour un mandat de 5 ans, assume la lourde charge de diriger tout le Parti pour mettre en œuvre les lignes, principes et politiques définis par le congrès dont il est issu durant l’intervalle entre deux congrès du Parti. Son élection s’avère de ce fait extrêmement importante pour le développement du Parti. L’organe dirigeant central a été baptisé « Bureau central du Parti », élu lors du premier Congrès, rebaptisé  par la suite « Comité exécutif central du Parti », issu respectivement des IIe, IIIe et IVe Congrès, et a pris le nom de « Comité central du Parti » à partir du Ve Congrès jusqu’à nos jours.

L’organe dirigeant du Parti doit être élu par voie démocratique, il s’agit d’un principe fondamental que tout parti politique marxiste doit obligatoirement observer. Le PCC s’est tenu à ce principe dès sa naissance et l’a inscrit sur son programme et ses statuts. À titre d’exemple, le PCC a fait pleinement valoir ce principe démocratique lors de son VIIe Congrès. Pour élire le nouveau comité central, le Congrès d’alors a organisé plusieurs séances de discussion, délibéré à plusieurs reprises la liste des candidats et écouté attentivement les avis et conseils des représentants, en encourageant la libre expression de chaque représentant à l’égard de n’importe quel candidat, qu’il s’agisse d’objections ou de doutes. La camarade Deng Yingchao appréciait beaucoup cette méthode d’élection : « Elle est hautement démocratique et centralisée et illustre parfaitement la ligne de masse; elle se conforme au principe : venir des masses et revenir à elles. »

4) Clarifier la pensée directrice du PCC.

Les VIIe, XVe, XVIe, XVIIIe et XIXe Congrès du Parti ont respectivement érigé en pensées directrices du Parti la pensée de Mao Zedong, le théorie de Deng Xiaoping, la pensée de la Triple Représentation, le concept de développement scientifique et la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère, en présentant tout ce qui concerne leurs contexte historique, origine et caractéristique théoriques, fondement pratique, contenu central, compréhension étendue, force spirituelle, etc. Toutes ses doctrines se trouvent inscrites dans les statuts du Parti. Ces congrès ont grandement contribué à la sinisation du marxisme et à sa sublimation théorique sur le territoire chinois.

Le congrès du Parti, en tirant les enseignements positifs et négatifs de ses expériences, a synthétisé de manière systématique les principales théories en matière de révolution, construction et réforme  qu’on avait développés après des années de recherche et de pratique et les a érigés en pensées directrices du Parti, ce qui a permis à la sinisation du marxisme de réaliser un grand essor historique. En bref, on peut dire que l’histoire des congrès nationaux du Parti est une histoire condensée des recherches théoriques du PCC, celle de la promotion continue de la sinisation du marxisme et celle durant laquelle le PCC a enrichi ses idées  directrices suivant la marche du temps.

5) Renforcer l’auto-édification

Si l’on dit que l’édification du Parti est un grand projet, le congrès du Parti est alors censé jouer un rôle d’architecte en chef pour ce projet. À chacun de ses congrès nationaux, le PCC ne manque pas d’annoncer ses idées et politiques importantes au sujet de sa consolidation. En profitant de ses congrès, il procèdent à des modifications des Statuts pour y incorporer des résultats pratiques, théoriques et institutionnels obtenus en matière de révolution, construction et réforme chinoises ainsi que d’édification du Parti, et complète les programmes et règlements généraux en faveur de l’auto-gouvernance du Parti, ce qui a contribué énormément à l’auto-édification du PCC.

Après le XIXe Congrès du PCC, l’opinion internationale a estimé que le PCC, arrivé à un nouveau point de départ historique, continue de soumettre tous ses membres et toutes ses organisations à une discipline rigoureuse et conçu son édification du plus haut niveau. Cela démontre la vision lointaine et la fermeté stratégique dont font preuve les dirigeants du PCC. Dns une interview accordée à un journaliste du Renmin Ribao, M. Ronnie Lins, directeur du Centre sino-brésilien de recherche et d’affaires, a dit: “Un haut niveau d’’édification du PCC conduira la Chine à atteindre un niveau plus élevé dans son développement.”

En somme, chaque congrès du Parti est un rendez-vous ayant lieu à un moment historique durant lequel le PCC fait converger ses vues et ses forces, annonce des programmes d’action à caractère global, stratégique et proactif, et décide ce qui concerne l’avenir de la cause de l’État et du Parti et se rapporte aux intérêts fondamentaux de  la population. L’histoire du Parti a prouvé de manière répétée que, tant qu’un congrès du Parti est couronné de succès, la cause du Parti peut progresser, ses recherches théoriques avancer et son édification se renforcer : sinon, c’est le contraire qui se produit.

 

II. Pourquoi le premier jour de juillet a-t-il été choisi comme la date de naissance du PCC?

 

L’histoire du PCC commence évidemment par le tenue de son premier congrès, à l’issue duquel le Parti communiste chinois a proclamé sa naissance. Celui-ci est dès lors devenu une force dirigeante à la fois ferme et avancée de la lutte révolutionnaire du peuple chinois. Il s’agit donc d’un congrès de très grande  portée.

Après ce congrès, les représentants sont repartis faire la révolution dans différentes régions. Aucun document original en chinois relatif à ce congrès n’est disponible aujourd’hui. Le premier Programme et les résolutions  n’existent que dans une version traduite, en date de juillet 1921.

Au début de sa naissance et en plein milieu de guerres difficiles et de  la terreur blanche, le PCC n’a pas pu célébrer en fanfare son anniversaire et n’a pas non plus eu le temps ni l’énergie de vérifier la date exacte de l’ouverture de son premier congrès.

Quand l’Armée rouge arriva dans le nord du Shaanxi au terme de la Longue Marche, une base d’appui assez solide s’est progressivement constituée autour de Yan’an, qui était son siège central. Après l’Incident de Lugouqiao (Incident du 7 juillet) en 1937 dans la banlieue de Beijing, le Parti communiste chinois et le Guomindang ont entamé leur deuxième coopération. En 1938, lorsqu’on préparait la célébration du 17e anniversaire du PCC, beaucoup de camarades dans la base d’appui et surtout à Yan’an se renseignaient auprès de Mao Zedong et Dong Biwu sur au sujet de la date de la tenue du premier congrès du Parti. Ces derniers répondirent qu’ils ne se rappelaient plus exactement et proposèrent pour finir de fixer le premier juillet comme la date de naissance du PCC. Par la suite, Mao Zedong a déclaré dans un discours intitulé « De la guerre prolongée » : « Le premier juillet est la date du 17e anniversaire du Parti communiste chinois. » Sa date de naissance ne fut officialisée que par un document du Comité central daté de juin 1941, document spécialement émis pour préparer la célébration du 20e anniversaire du PCC. Cette date commémorative pour notre Parti et pour notre pays après sa fondation est plutôt symbolique, car elle n’est pas une date exacte.

A la fin des années 1970, le professeur Shao Weizheng, éminent historien du PCC, a mené des études fouillées sur les activités de certains représentants, les événements indirectement liés et les écrits épars de l’époque et fini par conclure que la date de l’ouverture du premier congrès du Parti fut le 23 juillet 1921. Sa conclusion a été jugée digne de foi. Certes, le premier juillet est depuis toujours considéré comme la date de la naissance du PCC.

 

III. L’adoption des premiers Statuts du PCC lors du IIe Congrès du Parti.

 

En 1922, le IIe Congrès du Parti a adopté pour la première fois les Statuts du PCC. Ils formulent les conditions requises pour être membre du Parti et les règles de discipline du Parti, lesquelles étaient  indispensables pour son renforcement. Ils comportent 6 chapitres et 29 articles qui créent notamment des organisations bien structurées et renforcent la discipline du Parti.

Primo, ils édictent les conditions requises pour être membre du Parti et les formalités d’admission. Condition requise : toute personne, sans distinction de nationalité et de genre, qui reconnaît la Déclaration et les Statuts du PCC et déclare le servir loyalement peut devenir membre; formalité d’admission : un postulant ne peut être admis par le Parti qu’à condition qu’il soit introduit par un membre du Parti et approuvé successivement par les comités exécutifs des niveaux préfectoral et central.

Secundo, un système organisationnel bien structuré a pris forme. Les sept articles du chapitre II décrivent les structures organisationnelles, le mode de fonctionnement, la durée du mandat et les attributions des organisations de chaque niveau du Parti. Ses organisations se divisent en cinq hiérarchies : équipe et cellule à la base, comité exécutif local, comité exécutif préfectoral et comité exécutif central. Selon Lénine, les organisations peuvent décupler la force d’un parti. Les Statuts du Parti adoptés par le IIe Congrès ont établi l’ébauche d’un système organisationnel du Parti qui revêt une importance pionnière pour le PCC.

Tertio, les Statuts comportent un chapitre spécial consacré à la discipline du Parti, en 9 articles. Il s’agit du chapitre le plus gros, dont le contenu représente un tiers du texte des Statuts. Il insiste notamment sur le respect des règles de discipline suivantes : premièrement, il souligne qu’il faut s’aligner étroitement sur le pouvoir central du PCC, en précisant que l’organe inférieur doit obligatoirement exécuter à la lettre les ordres de l’organe supérieur, faute de quoi il sera dissolu ou remanié par son supérieur; deuxièmement, il souligne la nécessité de renforcer le contrôle sur les faits tels que l’appartenance à plus d’un parti politique, le cumul de plusieurs fonctions ou postes, en interdisant à tout communiste d’adhérer à un autre parti politique, à moins d’obtenir une autorisation spéciale du Comité exécutif central. Par ailleurs, il propose pour la première fois la sanction disciplinaire sous la seule forme d’« exclusion du parti » qui s’applique à six actes commis énumérés dans le chapitre.

Quarto, les Statuts établissent le système complet des réunions de différents niveaux et édictent la gestion budgétaire. Ils décident l’organisation des réunions à « six niveaux » allant de la réunion de l’équipe au congrès national, en précisant la fréquence de la réunion à chaque niveau et en indiquant la différence entre la réunion des cadres et celle des simples membres du Parti. Ils comportent également un chapitre spécial relatif au budget, fixant le montant de cotisation variant de 0,2 à un yuan en fonction de l’emploi et du salaire mensuel, exemptant de cotisation les ouvriers en chômage et les membres enfermés dans des prisons ennemies. Ils stipulent que les recettes du PCC proviennent de deux postes : « cotisation interne » et « dons externes ».

Quinto, les Statuts avancent pour la première fois le concept fondamental du PCC : le principe du centralisme démocratique. Ils renferment de nombreuses formules importantes telles que : « Le congrès national est l’organe suprême du Parti. Dans l’intervalle entre deux congrès, le Comité exécutif central est l’organe suprême. » « Tous les membres du PCC sont tenus de suivre à la lettre les résolutions adoptées par le congrès national et le Comité exécutif central; toutes les réunions de notre Parti suivent le principe de la majorité etde la soumission absolue de la minorité à la majorité. » Ces formules expriment le principe organisationnel du PCC qui est la soumission de l’individu à l’organisation, du niveau inférieur au niveau supérieur, de la minorité à la majorité, et de tous les membres au comité central.

Les premiers statuts du PCC adoptés par le IIe Congrès du Parti dessinent une structure-cadre et les règles de présentation de base et servent de texte de base à la rédaction et aux modifications des statuts du Parti ultérieurs. C’est là une contribution historique exceptionnelle de ceux-ci.

 

IV. Pour quelle raison le PCC a-t-il décidé de tenir son VIe Congrès à l’étranger et à quel endroit à Moscou?

 

Le VIe Congrès du Parti est le seul qui se soit déroulé en dehors de la Chine, après une année de préparation. À l’époque, la terreur blanche faisait rage sur le territoire chinois, à un point tel que le PCC pensait impossible de trouver un lieu pour tenir sans risque son congrès national. Plus tard, dès qu’il apprit que Moscou allait abriter la 4e conférence de l’Internationale syndicale rouge au printemps et la 6e conférence de l’Internationale communiste en été 1928 auxquelles il devait envoyer ses représentants, il eut l’idée de réunir à Moscou son congrès national, en espérant profiter de cette occasion pour écouter les instructions de l’Internationale communiste. Il transmit sa demande à l’Internationale communiste et celle-ci lui donna une réponse affirmative.

Concernant le lieu de la tenue du VIe Congrès du Parti à Moscou, on dit vaguement en Chine qu’il s’est tenu dans un ancien domaine aristocratique, dans la banlieue proche de Moscou, à Zvenigorod (au nord-ouest de Moscou), selon certains, ou au village du 1er Mai (au sud de Moscou), selon d’autres. Pourquoi ces versions différentes? Les participants (Zhou Enlai, Qu Qiubai, Cai Hesen et Wang Ruofei) ont simplement indiqué dans leurs souvenirs que ce congrès s’est tenu à Moscou ou à proximité, sans jamais mentionner le local exact. Plus tard, un ancien militant raconte dans ses mémoires que ce congrès s’est déroulé à Zvenigorod.

Dès lors, Zvenigorod est plus souvent mentionné comme le local de la tenue du VIe Congrès du Parti dans les mémoires, et le village du 1er Mai est occasionnellement cité. Mais la photo sur laquelle figure un bâtiment à deux étages, le local de la réunion, que tous les ouvrages utilisent est la même : ce bâtiment se situe dans le village du 1er Mai. Beaucoup de nos collègues l’ont visité.

On a réussi à découvrir trois dossiers originaux du congrès qui prouvent le lieu de la tenue de cette rencontre, dont le « Procès-verbal du rapport fait par Zhou Enlai lors de la première session de la Commission militaire dans le cadre du VIe Congrès national du Parti (le 27 juin 1928). Tous les trois portent à la fin le nom du lieu : village du 1er Mai, Naro-Fominsk, Moscou. Ces documents sont datés de juin, moment du déroulement du VIe congrès.

Le 4 juillet 2016, soit 88 années plus tard, un musée de commémoration du VIe Congrès du Parti communiste chinois a été inauguré à Moscou, un projet d’amitié réalisé grâce à l’intervention directe des chefs d’État des deux pays, au soutien énergique de la Russie et aux efforts conjoints des deux peuples. Le président chinois Xi Jinping et le président russe Poutine ont envoyé un message de félicitation lors de l’ouverture de ce musée, unique monument de l’histoire du PCC situé à l’étranger. Il s’agit d’un projet dédié au 95e anniversaire du PCC, d’un témoignage historique de l’amitié sino-russe et d’un projet emblématique de l’initiative « Ceinture et Route ».

 

V. Le VIIe Congrès du Parti a confirmé la pensée de Mao Zedong comme la pensée directrice du PCC.

 

La pensée de Mao Zedong est un premier acquis théorique important de la sinisation du marxisme. Mao Zedong a qualifié lors du VIIe Congrès du Parti le marxisme enrichi et développé de « marxisme vivant » et « marxisme de bon aloi », et le marxisme figé et calqué de « marxisme mourant » et « marxisme de rebut », en insistant sur le fait que seul le premier pouvait résoudre les problèmes de la Chine. Les faits prouvent que l’utilisation des principes fondamentaux du marxisme pour étudier et résoudre les problèmes qui se posent à la révolution chinoise requiert un grand courage et une ferme volonté de créer dans la pratique de nouvelles théories marxistes.

Déjà pendant la grande Révolution chinoise, Mao Zedong a écrit plusieurs thèses théoriques originales comme l’Analyse des classes de la société chinoise, l’Enquête sur le mouvement paysan et la Question paysanne. Durant la guerre révolutionnaire agraire, il a conduit ses troupes aux monts Jinggang, y a créé la première base d’appui révolutionnaire rurale, trouvant la tactique consistant à encercler les villes depuis les campagnes et à prendre le pouvoir par la force. Pendant la guerre contre l’invasion japonaise, la situation évoluait rapidement, les expériences anciennes et nouvelles s’enchaînaient : la pensée de Mao Zedong s’est beaucoup enrichie et mieux développée. Lors de la 6e session plénière élargie du VIe Comité central du Parti, il a avancé l’expression de “la sinisation du marxisme” dans son rapport intitulé « À propos du nouveau stade ». De par ses œuvres De la pratique, De la contradiction, La Question stratégique de la guerre révolutionnaire chinoise, De la guerre prolongée, La Révolution chinoise et le Parti communiste chinois, De la démocratie nouvelle, Transformer nos études et Rectifier le style de travail du Parti écrites entre fin des années 1930 et début des années 1940, la pensée de Mao Zedong qui incarne le marxisme sinisé a tout à fait pris forme sur le plan théorique.

La pensée de Mao Zedong n’a pas été reconnue en tant que telle du jour au lendemain. En mars 1941, le théoricien communiste Zhang Ruxin a utilisé la notion de « pensée du camarade Mao Zedong ». Le 5 juillet 1943, Wang Jiaxiang a été le premier à mentionner dans un article « la pensée de Mao Zedong ». Liu Shaopi a également parlé de « la pensée du camarade Mo Zedong » et du « système idéologique du camarade Mo Zedong » dans un texte qu’il a écrit le 6 juillet 1943 pour commémorer le 22e anniversaire du PCC.

Lors du VIIe Congrès, le PCC a pour la première fois depuis sa naissance confirmé la pensée de Mao Zedong comme sa doctrine directrice, fruit théorique très important de la sinisation du marxisme obtenu au prix d’immenses efforts et peines. Cela revêt une grande importance pour renforcer l’unité idéologique de l’ensemble du Parti, mieux orienter son action et mettre en œuvre ses lignes politiques. Mao Zedong déclare : « C’est à partir de son VIIe Congrès que notre Parti est parvenu à une réelle unité idéologique qu’il avait cherché à atteindre depuis sa naissance. »

 

VI. Au cours du VIIIe Congrès du Parti, Mao Zedong a rappelé pour la première fois que la modestie fait faire des progrès et l’orgueil fait rester en arrière, appelant à se mettre à l’école des autres peuples, des partis frères et des pays avancés.

 

Le VIIIe Congrès du Parti revêt une très grande importance dans l’histoire du PCC. En tenant compte de la situation de la Chine après l’achèvement des transformations socialistes, il a avancé la thèse selon laquelle la principale contradiction nationale était que l’économie et la culture ne pouvaient répondre comme il se doit aux besoins du peuple en la matière, et appelé tous les Chinois à s’atteler à la tâche centrale de développer les forces productives de la société et de promouvoir l’industrialisation nationale, afin de satisfaire graduellement les besoins matériels et culturels grandissants du peuple. Dans son allocution inaugurale, Mao Zedong a émis la fameuse formule « La modestie fait faire des progrès et l’orgueil fait rester en arrière ».

Il a souligné que les tâches de l’heure de nous communistes étaient de « transformer une Chine agricole arriérée en une Chine industrialisée avancée ». Elles s’annonçaient extrêmement lourdes, d’autant plus qu’on manquait d’expérience. Il fallait apprendre à apprendre. On devait se mettre à l’école de l’URSS, pays plus avancé que la Chine, de tous les pays démocratiques populaires, de tous les partis politiques frères et de tous les autres peuples du monde. Il a indiqué : « Chaque pays, qu’il soit petit ou grand, possède ses avantages et ses faiblesses. » « La modestie fait faire des progrès, l’orgueil fait rester en arrière. Voilà une vérité à retenir à jamais. »

Son allocution enthousiasmante de moins de 2 500 mots a reçu 34 salves d’applaudissements retentissants. Elle traduisait la ferme volonté et la grande ambition des communistes chinois de se consacrer à la construction de la nouvelle Chine socialiste. La phrase « la modestie fait faire des progrès et l’orgueil fait rester en arrière » est depuis lors devenue une sentence largement propagée et ancrée profondément dans le cœur des Chinois.

Selon le souvenir de Li Xuefeng, élu membre du VIIIe Comité central et chef du Secrétariat du Comité central, Mao Zedong lui-même s’est dit très content de son allocution inaugurale. Concernant sa rédaction, Mao Zedong nous a révélé avec émotion : « Elle a été d’abord rédigée par Chen Boda, je ne l’ai pas trouvée bonne. Je me suis mis à l’écrire moi-même, puis je l’ai montrée à Tian Jiaying. Il m’a dit qu’elle était pleine de slogans et de mots d’ordre. Enfin c’est Tian Jiaying qui l’a rédigée et je l’ai retouchée et complétée. » Mao Zedong a toujours encouragé les jeunes à bien jouer leur rôle, apprécié hautement leurs initiatives sans frontières et leur esprit plein d’audace, Tian Jiaying figurait à l’époque parmi ceux-ci.

 

VII. Le XIIe Congrès du Parti avance l’idée du « le socialisme aux caractéristiques chinoises ».

 

Deng Xiaoping a souligné dans l’allocution de clôture du XIIe Congrès du Parti le 1erseptembre 1982 : « Notre modernisation doit nécessairement correspondre à la réalité du pays. » « Il faut adapter la vérité universelle du marxisme à la réalité concrète de la Chine, suivre notre propre chemin, construire un socialisme aux caractéristiques chinoises, c’est ce que notre longue expérience historique nous a appris à faire. » Dès lors, tous les Chinois ont conjugué leurs efforts pour construire le socialisme aux caractéristiques chinoises et promouvoir sous la même bannière la réforme, l’ouverture et la modernisation.

Le thème « le socialisme aux caractéristiques chinoises » a été développé sur la base des politiques et lignes mises en œuvre par notre Parti à partir de la 3e session plénière du XIe Comité central. Deng Xiaoping a indiqué en 1979 dans son article Restons fidèles aux quatre principes fondamentaux que la construction du pays devait, au même titre que la révolution démocratique, se conformer à la réalité de la Chine et que la modernisation chinoise devait suivre une voie qui lui soit propre. La même année, Ye Jianying a également fait le bilan de la reconstruction du pays dans un discours prononcé à l’occasion de la célébration du 30e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.

En 1981, soit au terme de deux ans de recherches après la 3e session plénière du XIe Comité central, le Comité central du Parti a déclaré lors de sa 6e session plénière : « Notre Parti a trouvé une voie juste pour mener une modernisation socialiste adaptée à notre pays. » La Résolution sur plusieurs questions historiques du PCC après la fondation du pays adoptée lors de cette session a décrit pour la première fois ce qu’il fallait faire dans dix domaines pour bien suivre la voie de la modernisation socialiste chinoise : bien appréhender les principales contradictions existantes dans notre société; construire le pays en partant de la réalité chinoise et bien définir les objectifs de modernisation et les réaliser par étapes; pratiquer un système de gestion et un mode de distribution qui s’adaptent à toutes les composantes économiques; bien considérer et résoudre la question de la lutte de classes existante dans la société socialiste; renforcer l’édification du parti au pouvoir; etc.

Le terme « le socialisme à la chinoise » n’est pas mentionné dans cette résolution. Mais ce qui constitue la voie de la modernisation socialiste chinoise dont elle parle n’a rien à voir avec ce que notre Parti avait envisagé en matière de construction du socialisme avant l’ouverture de la 3e session plénier du XIe Comité central. Après avoir commis des erreurs et essuyé des revers, le PCC ne voit plus la construction du socialisme comme il l’avait fait dans les années 1950, durant lesquelles il s’était contenté de copier ce qui se faisait en URSS. La résolution dit : « Depuis la 3e session plénière du XIe Comité central, notre Parti a rétabli les politiques justes en matière économique, politique et culturelle, étudié les nouveaux cas et expériences et établi une série de nouvelles politiques correctes. Le PCC d’aujourd’hui, en le comparant à ce qu’il était en période du VIIIe Congrès, connaît mieux les lois régissant la construction socialiste et est devenu plus expérimenté, en étant plus conscient et ferme pour mettre en œuvre nos politiques correctes. »

L’exigence de construire « le socialisme aux caractéristiques chinoise » a été avancée sur la base des expériences positives et négatives en matière de construction du socialisme qu’on avait menées depuis le VIIIe Congrès national du PCC. Dans son traité intitulé « Sur les dix rapports importants » écrit en 1956, Mao Zedong a recommandé de « tirer les leçons de l’expérience soviétique » et émis pour la première fois l’idée importante de suivre une voie de développement adaptée à la situation chinoise. Le VIIIe Congrès du Parti a à son tour a pris une série de décisions politiques en faveur du développement économique conforme à la situation de la Chine et proposé d’envisager une réforme sous le régime socialiste. Tout allait bien commencer. Mais plus tard, pendant les deux décennies qui ont suivi, les choses se sont gâtées à cause des erreurs de « gauche » et de la « révolution culturelle ». Notre expérience historique de longue date nous enseigne qu’on doit choisir soi-même son chemin et construire un socialisme à caractéristiques chinoises.

C’est bel et bien dans ce contexte que Deng Xiaoping a mis en avant l’idée grandiose de construire « le socialisme aux caractéristiques chinoises » à l’occasion du XIIe Congrès national du PCC. « Le socialisme aux caractéristiques chinoises » est dès lors repris comme titre dans le rapport politique de chacun des congrès du Parti ultérieurs.

 

VIII. Les représentants élus des travailleurs migrants ont marqué par leur présence le XVIIIe Congrès du Parti.

 

L’élection des représentants au congrès national du Parti attire particulièrement l’attention des gens.

« Je suis heureux de participer au XVIIIe Congrès du Parti, moi un travailleur migrant loin de mon pays natal, et je suis reconnaissant de la politique démocratique du Parti. Pendant les Jeux Olympiques à Beijing, un correspondant étranger m’a demandé ce que c’était, les travailleurs migrants. Je lui ai répondu qu’ils sont de statut paysan, font des travaux ouvriers et jouissent des conditions fondamentales accordées aux paysans. » C’est une parole prononcée lors d’une séance de discussion dans le cadre du XVIIIe Congrès par Yu Kaixin, ouvrier du bâtiment, représentant au congrès en provenance de la province du Hubei. Cheng Junrong, élu représentant au congrès, en provenance de la province du Jiangsu, quand il a été informé de son élection par un ami, a dit avec émotion : « Je suis un simple travailleur migrant parmi des centaines de millions. C’est une surprise mais surtout un grand honneur pour moi d’être élu représentant au congrès du Parti. »

Au XVIIIe Congrès du Parti, les 26 représentants élus des travailleurs migrants ont attiré le regard de beaucoup de gens.

En octobre 2011, le Comité central du Parti a émis l’Avis sur l’élection des représentants au XVIIIe Congrès du Parti. Selon celui-ci, 2  270 représentants, soit 50 de plus par rapport au XVIIe Congrès, devaient être élus parmi les candidats qui étaient au nombre de plus de 15% que les représentants élus dans 40 circonscriptions réparties sur tout le territoire.

Ce document a précisé que l’élection des représentants devait se faire en trois niveaux hiérarchisés de bas en haut. Dans la province du Jiangsu, les organisations de base du Parti (premier niveau) ont proposé 37 389 candidats. Sur la base de ce chiffre, les comités du Parti de district et d’arrondissement ainsi que ceux des établissements concernés (deuxième niveau) ont désigné 1 535 candidats. Sur la base de ce chiffre, les comités du Parti des municipalités et ceux des établissements de niveau provincial (troisième niveau) ont proposé au comité provincial du Parti 90 candidats. À chaque fois, le niveau supérieur a donné la liste des candidats établie à la discussion du niveau inférieur.

La liste préliminaire des candidats établie au troisième niveau doit être affichée afin d’en informer les autres membres du Parti. Les noms des candidats au XVIIe Congrès du Parti ont été publiés sous forme du document interne du Parti. Pour l’élection des représentants au XVIIIe Congrès du Parti, le Comité central a demandé de diversifier les formes de publication de la liste des candidats. Le comité du Parti de la province du Hubei a été le premier parmi les 11 comités provinciaux (région autonome, municipalité subordonnée directement à l’autorité centrale) du Parti à afficher la liste des candidats via l’organe du Parti et à la télévision. Dans les autres circonscriptions, les noms des candidats ont été publiés soit via des documents internes ou sur le site web Édification du Parti. Certains candidats ont été remplacés suivant les avis réunis par cette voie.

Le 23 aout 2012, la liste officielle des représentants au XVIIIe Congrès a été révélée au public : 2 268 représentants élus, 57 représentants invités spéciaux. La moyenne d’âge des représentants élus était de 52 ans, dont 114 ont moins de 35 ans, soit 5% du nombre total, 1,9 point de plus par rapport au XVIIe Congrès. Le doyen est Jiao Ruoyu, ex-maire de Beijing, né en décembre 1915, qui a adhéré au PCC en 1936; la représentante la plus jeune s’appelle Jiao Liuyang, championne du 200m papillon féminin aux Jeux Olympiques 2012 de Londres, née en mars 1990, ayant adhéré au PCC en 2008. Leur différence d’âge est de 74 ans et celle d’ancienneté de membre du Pari de 72 ans. Ce décalage montre que le PCC est plein d’avenir et ne manque pas de successeurs prêts à se transmettre la torche de génération en génération

Les représentants élus au XVIIIe Congrès du Parti se sont distingués par leur composition : parmi ceux-ci figurent 169 ouvriers alors qu’ils n’étaient que 51 au XVIIe Congrès, soit 7,4% du nombre total des représentants, une hausse de 5,1 points par rapport au XVIIe Congrès; parmi les représentants en provenance des entreprises publiques provinciales (région autonome et municipalité subordonnée directement à l’autorité centrale) et des entreprises publiques centrales (localisées à Beijing), il y a 10,4% de membres du Parti ouvriers, soit une augmentation de 7,1 points par rapport au XVIIe Congrès.

Ces représentants ouvriers sont les meilleurs éléments en provenance de divers secteurs tels que sidérurgie, exploitation énergétique, fabrication équipementière, textile, brasserie, transport, nettoyage des espaces urbains, service bancaire ou commercial, etc.

Depuis la réforme et l’ouverture, les travailleurs migrants font partie intégrante du corps ouvrier et y apportent un sang frais. 26 membres du Parti en provenance des travailleurs migrants ont été pour la première fois élus au XVIIIe Congrès du Parti et fait leur apparition au Palais du peuple. Leur présence devrait laisser sa marque profonde et durable dans l’histoire des congrès du Parti, voire dans l’histoire du PCC.

 


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