Interview accordée par l’Ambassadeur LU Shaye à Mandarin TV au sujet de la question de Taiwan

Source:fr.china-embassy.gov.cn 2022-08-19 | | Publié le:2022-08-22

Mandarin TV : Suite à la récente visite à Taiwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi, les tensions ont monté dans le détroit de Taiwan. Le 10 août, le gouvernement chinois a publié un livre blanc intitulé La question de Taiwan et la réunification de la Chine dans la nouvelle ère. M. l’Ambassadeur, quel signal envoie-t-il ? Comment la Chine entend-elle résoudre la question de Taiwan ?


Ambassadeur Lu Shaye : Le détroit de Taiwan fait face à de nouvelles tensions ravivées par les États-Unis de connivence avec les autorités de Taiwan. La publication de ce livre blanc en ce moment démontre une fois de plus que le gouvernement chinois tient bien le cap du développement des relations entre les deux rives du détroit et travaille résolument à faire progresser le processus de réunification de la patrie, ce que personne ni aucune force ne peut arrêter. Ce livre blanc, du point de vue de l’histoire, du présent et du futur, a présenté de manière globale les fondements historiques et juridiques du fait que Taiwan fait partie du territoire chinois, exposé la position et les politiques du Parti communiste chinois (PCC) et du peuple chinois de s’opposer à l’« indépendance de Taiwan » et de faire progresser la réunification complète de la patrie et envisagé l’avenir radieux après la réunification.


Du point de vue de l’histoire, les plus anciennes références à Taiwan remontent à 230 après J.-C., pendant la période des Trois Royaumes en Chine. Le Royaume Wu, puis la dynastie Sui, ont envoyé à plusieurs reprises des troupes armées à Taiwan. À partir des dynasties Song (960-1279) et Yuan (1271-1368), les gouvernements centraux chinois ont tous exercé leur pouvoir administratif sur Taiwan. En 1624, vers la fin de la dynastie Ming, les colonisateurs néerlandais ont envahi et occupé la partie sud de Taiwan en profitant du chaos et de la guerre en Chine. En 1662, le général et héros national Zheng Chenggong les a expulsés et recouvré Taiwan. En 1684, le gouvernement Qing a mis en place une administration préfectorale de Taiwan sous la juridiction de la province du Fujian. En 1885, le statut de Taiwan a été renforcé et l’île est devenue une province de Chine. Suite à la Guerre sino-japonaise de 1894, le Japon s’est emparé de Taiwan. La Déclaration du Caire de 1943 et la Déclaration de Potsdam de 1945 exigent explicitement que le Japon restitue à la Chine les territoires chinois volés, y compris Taiwan. En 1949, le gouvernement de la République populaire de Chine, qui succède au gouvernement de la République de Chine, est devenu le seul gouvernement légal représentant toute la Chine. Il s’agit d’un changement de pouvoir, le sujet de droit international qu’est la Chine demeurant inchangé. La souveraineté, le territoire et les frontières de la Chine n’ont pas varié. La République populaire de Chine possède légitimement et naturellement la souveraineté sur Taiwan. La résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies adoptée en 1971 stipule clairement que le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique représentant légal de la Chine aux Nations unies, précisant ainsi, sur le plan politique, juridique et procédural, qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, et que les questions de « deux Chine » ou d’« une Chine, un Taiwan » ne se posent pas.


Du point de vue du présent, le PCC s’est engagé depuis toujours dans la mission historique de résoudre la question de Taiwan, et a fixé à cet effet les principes de base que sont la « réunification pacifique » et « un pays, deux systèmes ». « Un pays » est la condition préalable et le fondement de « deux systèmes », alors que « deux systèmes » sont subordonnés à « un pays », en découlent, et y sont intégrés. La réunification pacifique est le premier choix pour résoudre la question de Taiwan, car elle sert au mieux les intérêts de la nation chinoise dans son ensemble, y compris ceux de nos compatriotes à Taiwan. Dans le même temps, nous ne renoncerons pas à l’usage de la force. C’est pour se prémunir contre l’ingérence extérieure et les activités sécessionnistes des forces indépendantistes de Taiwan qui ne sont qu’une infime minorité, au lieu de viser nos compatriotes à Taiwan.


En envisageant l’avenir, après une réunification pacifique basée sur le principe « un pays, deux systèmes », l’économie taiwanaise, soutenue par le vaste marché de la partie continentale, bénéficiera de perspectives encore plus larges. Les recettes fiscales de Taiwan pourront être toutes utilisées à l’amélioration du niveau de vie de la population locale, et non à l’achat des armements américains. Pour autant que la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine soient garantis, Taiwan jouira d’un degré élevé d’autonomie en tant que région administrative spéciale. Avec l’approbation du gouvernement central chinois, les pays étrangers peuvent établir des consulats ou d’autres institutions officielles et quasi-officielles à Taiwan, et les organisations et agences internationales peuvent y établir des bureaux, les conventions internationales pertinentes peuvent y être appliquées et les conférences internationales concernées peuvent s’y tenir. En définitive, avec le solide appui de la puissante mère patrie, nos compatriotes de Taiwan seront plus droits dans leurs bottes sur la scène internationale et jouiront d’une plus grande sécurité et d’une plus grande dignité.


Mandarin TV : Il y a quelques jours, devant des médias français, vous avez parlé de « rééduquer » la population taiwanaise après la réunification. Les médias français trouvent très sensible le terme « rééducation ». Comment faire en sorte que le public français comprenne mieux les politiques éducative et culturelle du gouvernement central chinois envers Taiwan après la réunification ?


Ambassadeur Lu Shaye : Les deux rives du détroit de Taiwan sont une et même famille. Car nous partageons le même sang, la même âme, la même histoire et la même culture. Les habitants des deux rives du détroit sont de la même origine. Les Taiwanais sont des Chinois ! Ils parlent la langue chinoise,écrivent les caractères chinois, mangent de la nourriture chinoise, vénèrent les bouddhas chinois, et appliquent les us et coutumes chinois. Comme j’ai expliqué à RT France avant-hier, l’écrasante majorité des Taiwanais trouvent leur racine dans la partie continentale de la Chine, même la dirigeante de Taiwan Tsai Ing-wen est d’origine de la province du Fujian. Dans le passé, les habitants de Taiwan ne soutenaient pas l’indépendance, même Tchang Kaï-chek et son fils étaient pour la réunification et rêvaient toujours de réunifier la Chine. « Qui veut anéantir un pays anéantit d’abord son histoire. » Après leur prise de pouvoir, les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) ont fait toute une éducation de « désinisation » et une propagande sécessionniste, falsifiant l’histoire, ravivant la rivalité et coupant de force les liens de chair et de sang entre la population taiwanaise et la culture et la nation chinoises. Les Taiwanais sont endoctrinés et abusés ! Quand je parlais de « rééducation » après la réunification, je visais l’« éducation » sécessionniste et de « désinisation » imposée par les autorités du PDP aux Taiwanais. Le but de cette « rééducation » consistera justement à éliminer les idées sécessionnistes inculquées des années durant par les autorités du PDP à la population taiwanaise et à raffermir le sentiment d’appartenance à la nation chinoise de nos compatriotes de Taiwan. Je remarque que des médias français ont stigmatisé délibérément le terme « rééducation ». Au fond, c’est parce qu’ils ne veulent pas voir que la population taiwanaise soutient la réunification et que la Chine parachève la cause de la réunification. À mon avis, c’est justement ce genre de « rééducation » qui aidera à la réunification pacifique de la Chine. Non seulement il faut la faire après la réunification, mais aussi dès maintenant. Car sans éliminer les idées sécessionnistes, les autorités du PDP galoperont à fond sur la voie vers l’« indépendance de Taiwan » en prétextant la « volonté de la population », ce qui conduira à la guerre.


Mandarin TV : Après Nancy Pelosi, cinq autres membres du Congrès américain ont visité Taiwan le 14 août. Quel est votre commentaire à ce sujet ?


Ambassadeur Lu Shaye : La visite à Taiwan de ces cinq parlementaires américains emboîtant le pas à Nancy Pelosi montre une fois de plus que ce sont les États-Unis qui ont fait la provocation, changé le statu quo et ravivé les tensions. Au lieu de corriger ses erreurs, le gouvernement américain continue d’aller dans la mauvaise voie et jette de l’huile sur le feu. Il est évident que les États-Unis ne veulent pas de paix et de stabilité dans le détroit de Taiwan et qu’ils provoquent délibérément la confrontation entre les deux rives du détroit et tentent de déclencher une guerre dans la région Asie-Pacifique. Le monde entier peut désormais voir clair : les États-Unis profèrent l’adhésion à l’unicité de la Chine, mais en réalité ne ménagent aucun effort pour déformer, obscurcir et vider le principe d’une seule Chine. Le 15 août, le Commandement de Théâtre Est de l’Armée populaire de Libération de Chine a mené des exercices militaires en situation réelle dans les eaux autour de l’île de Taiwan et leurs espaces aériens. Il s’agit d’une dissuasion sévère à l’égard des États-Unis et des autorités de Taiwan qui continuent à jouer des tours politiques et à saper la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan.


Les faits ont prouvé à maintes reprises que les États-Unis sont le plus grand saboteur de la paix dans le détroit de Taiwan et le plus grand fauteur de troubles pour la stabilité régionale. Si la communauté internationale les laisse faire, la Charte des Nations unies deviendra lettre morte, la loi de la jungle dictera le monde et tous les pays en souffriront. Nous espérons que toutes les parties distingueront le bien du mal et défendront la justice, s’opposeront fermement à tout propos et acte qui saperait le principe d’une seule Chine et résisteront résolument à toute manœuvre risquée qui compromettrait la paix dans le détroit de Taiwan.


Mandarin TV : Après la visite de Nancy Pelosi à Taiwan, la connotation concrète d’une seule Chine a fait l’objet d’un débat dans les milieux politique et médiatique français. Certains estiment que la « politique d’une seule Chine » du gouvernement français diffère du principe d’une seule Chine sur lequel la Chine met l’accent. Un chercheur affirme que « la politique d’une seule Chine » des États-Unis et de la France ne dit pas « explicitement que Taiwan fait partie de la République populaire de Chine... cela permet d’avoir des marges de manœuvre ». Qu’en pensez-vous ?


Ambassadeur Lu Shaye : Après la visite de Nancy Pelosi à Taiwan, la France a cosigné une déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7, qui a mis sous condition leur « politique d’une seule Chine » en y ajoutant le terme « le cas échéant ». Certains chercheurs antichinois ont répandu des mensonges et affabulations et joué sur les mots dans le but de créer du cafouillage et de faire l’amalgame sur le principe d’une seule Chine. Nous sommes extrêmement vigilants à cela. Il faut souligner que le principe d’une seule Chine a une signification claire et précise, à savoir : il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois et le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. Ce principe constitue le fondement politique de l’établissement et du développement des relations diplomatiques entre la Chine et les autres pays du monde. La « politique d’une seule Chine » appliquée par tout pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine découle du principe d’une seule Chine, et il n’existe pas de « politique d’une seule Chine » que chaque pays interprèterait à sa guise, sinon il s’agit d’une infraction du principe d’une seule Chine. 


En 1964, la République populaire de Chine a établi des relations diplomatiques avec la France sur la base du principe d’une seule Chine. En 1994, la France a confirmé dans le Communiqué conjoint sino-français : « Le gouvernement français reconnaît le gouvernement de la République populaire de Chine comme l’unique gouvernement légal de la Chine, et Taiwan comme une partie intégrante du territoire chinois. » C’est écrit noir sur blanc, clair comme de l’eau de roche. Certains chercheurs ne doivent pas travestir délibérément la position du gouvernement français. Depuis un certain temps, le gouvernement français a réaffirmé à plusieurs reprises son adhésion à la politique d’une seule Chine, mais n’a pas joint le geste à la parole et a laissé libre cours aux propos et actes déformant et transgressant le principe d’une seule Chine. Signifie-t-il que la position de la France sur la question de Taiwan a changé ? Nous espérons que la France apportera des clarifications.


Depuis longtemps, les États-Unis, par agenda caché, falsifient le récit de la question de Taiwan et vident continuellement le principe d’une seule Chine. Leur but est de créer des affrontements et provoquer des crises dans le détroit de Taiwan. La Chine, en défendant résolument le principe d’une seule Chine, sauvegarde non seulement sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale, mais aussi la paix et la stabilité du détroit de Taiwan et au-delà. Car laisser se poursuivre les activités sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » mènera inévitablement à la guerre. Les pays concernés, y compris la France, s’ils souhaitent sincèrement le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taiwan, devront condamner et empêcher les actions provocatrices et risquées des États-Unis et des forces indépendantistes de Taiwan, et se joindre à la Chine pour défendre ensemble le principe d’une seule Chine.


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