La visite du président Macron en Chine renforce les relations bilatérales et la coopération sur les sujets internationaux

BEIJING, 7 décembre (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron a terminé sa quatrième visite d'Etat en Chine après avoir quitté vendredi soir Chengdu, dans la province chinoise du Sichuan (sud-ouest).

Dans la ville de Dujiangyan relevant de la juridiction de Chengdu, le président chinois Xi Jinping et M. Macron ont eu des échanges amicaux. M. Macron s'est rendu à l'Université du Sichuan pour y prononcer un discours, dans lequel il a souligné l'importance de la coopération et de la compréhension mutuelle afin de relever les défis contemporains.

La veille à Beijing, après un entretien avec M. Macron, M. Xi a déclaré que les deux parties s'étaient mises d'accord pour consolider la confiance politique mutuelle, élargir la coopération pratique, promouvoir les échanges culturels et entre les peuples, ainsi que faire progresser la réforme et l'amélioration de la gouvernance mondiale.

Au cours de cette visite, la Chine et la France ont publié des déclarations communes sur le renforcement de la gouvernance mondiale, la réponse conjointe aux défis climatiques et environnementaux internationaux, la promotion continue de la coopération en faveur de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, les échanges et la coopération en matière d'agriculture et d'alimentation, ainsi que sur les situations en Ukraine et en Palestine.

Des experts estiment que cette visite marque une étape majeure dans la consolidation des relations sino-françaises et le développement de la confiance dans une coopération approfondie sur les questions internationales, les deux parties réaffirmant leur engagement en faveur d'un ordre mondial multipolaire et du multilatéralisme.

UNE SOURCE DE STABILITE INTERNATIONALE

La visite de M. Macron illustre la volonté des deux parties de développer leur partenariat d'une manière équilibrée et responsable, qui respecte les intérêts de chacune tout en promouvant la coopération multidimensionnelle, a estimé Waref Kumayha, président de l'Institut libanais d'études et de recherche sur la Route de la Soie.

Dans un contexte de hausse des tensions géopolitiques et des difficultés pour l'économie mondiale, des relations sino-françaises plus étroites peuvent offrir un modèle de partenariat basé sur le dialogue et la coopération plutôt que sur la retraite ou la confrontation, fournissant ainsi une approche pratique à la gestion des sujets internationaux majeurs de façon responsable et équilibrée, a-t-il indiqué.

Cette visite reflète en outre l'engagement des deux parties à maintenir des relations stables et constructives en cette période de grande incertitude mondiale, a analysé Chris Murphy, directeur général de Coface Hong Kong, un assureur-crédit français. Il a ajouté que cela renforçait la tradition de longue date du dialogue entre la Chine et la France.

Mohamadi Compaoré, journaliste ivoirien directeur de publication du journal La Diplomatique d'Abidjan, a affirmé qu'à travers des échanges de haut niveau, les deux pays pourraient montrer comment la communication stratégique serait en mesure de surmonter les divergences et de développer la confiance mutuelle.

Le partenariat entre les deux grands pays est devenu une force stabilisatrice dans le monde instable d'aujourd'hui, selon M. Compaoré. "Le message est clair : des relations sino-françaises fortes et marquées par la coopération profitent non seulement aux deux pays, mais sert aussi de source vitale de certitude et de dynamique positive pour le reste du monde."

Une coopération sino-française plus étroite apportera une certitude indispensable à un monde plein d'incertitudes, et donnera un nouvel élan à l'aspiration partagée de toutes les nations en faveur de la paix, du développement et d'un avenir stable, a affirmé Veronika Saraswati, directrice du Centre international de recherche sur le développement en Indonésie.

La rencontre en personne entre les dirigeants de Chine et de France, deux grands pays à l'influence majeure, revêt une importance significative, a noté Mme Saraswati. Elle a ajouté que leur rencontre envoyait un signal positif en faveur de la paix et de la stabilité et qu'elle contribuerait à guider la conjoncture internationale dans une direction plus prévisible.

VERS UN ORDRE MONDIAL MULTIPOLAIRE

L'importance de cette visite va au-delà des relations bilatérales car Paris et Beijing ont réaffirmé leur rôle en tant que grands pays indépendants, tous deux fermement engagés en faveur d'un système international axé sur les Nations Unies, a souligné Hervé Azoulay, professeur à la Silk Road Business School en France.

Cette convergence est fondée sur la vision commune d'une mondialisation plus équilibrée, a déclaré M. Azoulay. Le partenariat France-Chine n'a pas pour but de s'opposer à qui que ce soit, mais de contribuer à la stabilisation et à la structuration du système international à travers la complémentarité, l'innovation et le respect mutuel.

Daniel Tran, conseiller du 13e arrondissement de Paris, a relevé que grâce à leurs sièges permanents et à leur pouvoir de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine et la France partageaient une vision commune du multilatéralisme et un ferme soutien aux institutions internationales, ce qui les place dans une position unique pour collaborer et influer sur les conséquences mondiales des sujets internationaux clés.

La synergie entre les deux parties met en évidence le potentiel de la coopération transcontinentale pour définir une architecture de gouvernance mondiale plus équilibrée, a poursuivi M. Compaoré. D'après lui, leur capacité à chercher un terrain d'entente sur les questions internationales critiques contribue à réduire les tensions et à mettre en avant un environnement international plus cohérent et sûr.

En tant que grand pays engagé en faveur du concept de la "communauté de destin", la Chine, aux côtés de la France, a historiquement soutenu le système multilatéral et est capable de mener des réformes au sein des institutions internationales en vue de les rendre plus justes et représentatives, a rappelé M. Kumayha.

Cela inclut les réformes des institutions financières internationales, qui peuvent consolider le rôle des Nations Unies, soutenir les efforts internationaux de lutte contre le changement climatique et de renforcement de la sécurité alimentaire et énergétique, et assurer une distribution plus équilibrée des opportunités et des responsabilités, a-t-il affirmé.

Cela constitue un exemple parfait de la façon dont les grands pays peuvent assumer leurs responsabilités pour servir les intérêts de toute l'humanité, a-t-il ajouté, démontrant ainsi la manière dont le partenariat sino-français ne se limite pas à des relations bilatérales fructueuses mais représente un véritable moteur pour un monde plus juste, équilibré et prospère.

RENFORCER LA CONFIANCE DANS LA COOPERATION

M. Murphy a noté que la visite contribuait au renforcement de la confiance pour les entreprises et qu'en outre, cette rencontre politique de haut niveau donnait une direction plus claire à la coopération économique et rassurait les sociétés des deux pays sur la volonté d'une coopération pragmatique et mutuellement bénéfique.

Elle positionne également les relations sino-françaises en tant que passerelle majeure au sein de la dynamique entre l'Union européenne et la Chine, et crée des opportunités pour un partenariat économique et stratégique plus approfondi dans les années à venir, a-t-il indiqué.

Le séjour de M. Macron sert principalement à "réaffirmer la confiance politique qui est indispensable pour le développement sain des affaires", selon M. Azoulay.

En tant que spécialiste des relations économiques et de la gouvernance mondiale, il a souligné "l'élan direct donné aux entreprises par cette visite" grâce à la présence de délégations économiques, à la signature de contrats et à la promotion de projets industriels et scientifiques.

Dans un climat parfois perçu comme incertain, les signaux envoyés par Beijing en faveur d'un environnement plus stable et équitable constitueront "un levier majeur de confiance pour les parties prenantes françaises", a-t-il poursuivi.

Junyu Tan, économiste régional pour l'Asie du Nord chez Coface, a déclaré que la complémentarité économique de la France avec la Chine créait des opportunités significatives pour la coopération bilatérale.

Des relations bilatérales plus fortes permettront aux entreprises françaises d'exploiter le vaste marché et l'efficacité de la Chine, tandis que les sociétés chinoises obtiendront un accès aux technologies spécialisées et au marché européens, a expliqué M. Tan. Il a ajouté qu'ensemble, une telle coopération pouvait contribuer à combler les fractures grandissantes dans le multilatéralisme et à soutenir une croissance mondiale plus stable.

Certains défis ne peuvent plus être relevés seuls. Le climat, la biodiversité, l'énergie, l'avenir du vivant : autant de questions qui obligent les nations à coopérer non par intérêt, mais par nécessité historique, a insisté Sonia Bressler, écrivaine et sinologue française.

Lorsque deux pays se complètent, ils ne s'ajoutent pas, ils s'amplifient, a souligné Mme Bressler. Fin